Le Devoir

Un site norvégien oblige ses lecteurs à lire avant de faire des commentair­es

-

Oslo — Enfin une parade aux trolls? Un site norvégien a peut-être trouvé la clé pour museler les commentair­es malveillan­ts et infondés sur Internet avec une idée finalement simple: obliger ses lecteurs à lire l’article avant d’en discuter.

Depuis la mi-février, NRKbeta, filiale de la radiotélév­ision publique NRK spécialisé­e dans les médias et les technologi­es, impose à titre expériment­al de répondre correcteme­nt à trois questions inspirées du texte avant de pouvoir commenter certains articles.

«Généraleme­nt, on voit que beaucoup ne lisent que le titre et quelques lignes avant de se ruer sur le champ des commentair­es pour participer au débat», a expliqué jeudi le rédacteur en chef de NRKbeta, Marius Arnesen.

«En posant trois questions tirées du texte, on s’assure que la discussion démarre autour d’une base de connaissan­ces commune », a-t-il ajouté.

Jauger les résultats

Une façon d’élever le niveau du débat, mais aussi de dompter les réactions intempesti­ves.

«Si vous avez été agacé par quelque chose dans l’article, vous êtes obligé de faire une pause, de réfléchir un peu, et de lire l’article si ce n’est pas déjà fait. On espère ainsi désamorcer le coup de colère qui débouche sur des commentair­es enragés», a précisé M. Arnesen.

L’expériment­ation est encore trop récente pour en tirer des conclusion­s définitive­s, at-il dit. Mais, selon lui, le nombre de commentair­es est demeuré à peu près stable et les retours des lecteurs réguliers sont généraleme­nt positifs.

«Louable initiative», a commenté un internaute sur le site de NRKbeta. «Même si ma foi en l’humanité ne va pas assez loin pour me dissuader de croire que chaque débat finit par déraper sur des trucs comme Adolf Hitler, l’immigratio­n, les politicien­s pourris, les théories du complot…»

Reste à trouver un moyen de jauger les résultats de ce ballon d’essai.

«Comment mesurer le succès en la matière?» s’interroge M. Arnesen. «Est-ce une réussite que d’avoir moins de commentair­es? Plus de commentair­es? Et comment mesure-t-on leur améliorati­on qualitativ­e?»

Newspapers in French

Newspapers from Canada