Le Devoir

Mikaël Kingsbury a de grandes ambitions

- FRÉDÉRIC DAIGLE

Mikaël Kingsbury a livré la marchandis­e sur le circuit de la Coupe du monde. Maintenant, il a les yeux tournés vers les Mondiaux.

Le bosseur de Deux-Montagnes a déclaré dans un entretien avec La Presse canadienne, avant le début de la dernière campagne, qu’il ne visait rien de moins que les deux titres aux Championna­ts du monde. Après la saison qu’il a connue, difficile de penser qu’il ne pourrait pas remplir sa promesse.

Kingsbury vient de mettre la main sur un sixième globe de cristal consécutif en bosses et un sixième d’affilée au classement général grâce, notamment, à ses sept victoires d’affilée pour conclure la saison. À la veille des Mondiaux, qui auront lieu à Sierra Nevada, en Espagne, le «King des bosses» semble intouchabl­e.

«J’ai plus confiance en mon ski. Pour le reste, il n’y a pas grand-chose qui a changé au cours des dernières années, a-til déclaré au cours d’une téléconfér­ence à laquelle ont participé les 10 membres de l’équipe canadienne. Au lieu de penser à gagner à chaque course, j’essaie de me concentrer sur chaque petit détail que j’ai besoin de faire. J’essaie de rester dans le moment présent. Je ne crois pas que je sois meilleur, mais je pense que je suis un skieur plus intelligen­t, plus mature. Par contre, chaque week-end, c’est à recommence­r. J’aime ça, trouver le moyen de me dépasser. »

Sous pression

Et se dépasser, pour Kingsbury, ce serait de remporter les deux titres, devenant ainsi le premier athlète à réussir l’exploit.

«C’est la compétitio­n que tout le monde attend, a dit celui qui a gagné les bosses en 2013 et les bosses en parallèle en 2015. Ce sera un bon test pour moi, afin de voir si je peux bien skier sous pression. En même temps, j’ai prouvé que je peux le faire: en six départs aux Mondiaux et un autre aux JO, je suis toujours monté sur le podium. Alors, je ne ressens pas trop de pression. Je me trouve exactement là où je voulais être.»

Terminer deuxième constituer­ait-il un échec à ses yeux?

« Ça dépend. Si je skie vraiment à mon meilleur et que je termine deuxième, troisième ou quatrième… dit-il sans terminer sa pensée. Oui, je veux gagner, mais le but, c’est de donner le meilleur de moi-même. Je sais qu’en faisant cela, je me donne de bonnes chances de gagner. Si quelqu’un réussit à me battre alors que je suis à mon meilleur, tant mieux pour ce gars-là. Ce sera pleinement mérité. Mais c’est certain que je vise les deux victoires. »

Dans une ligue à part

Quand Kingsbury étale son palmarès, ce n’est pas de la vantardise. Il est dans une ligue à part. Son plus proche poursuivan­t cette saison sur le circuit de la Coupe du monde, le Français Benjamin Cavet, a terminé avec presque la moitié de ses points en deuxième place. Son plus proche poursuivan­t au sein de l’équipe canadienne, Philippe Marquis, a pris le quatrième rang. Pourtant, Marquis a lui aussi connu une saison exceptionn­elle.

«Je n’ai fait que des top-10 et trois podiums, dont un à Pyeongchan­g, qui était une compétitio­n importante à mes yeux, a fait valoir le skieur de Québec. Je ne sais pas si je me rapproche de “Mik”, mais j’ose croire que, chaque weekend, je donne du bon ski qui me laisse espérer de monter sur le podium. Pour moi, c’est ce qui est important. Je vais voir comment “Mik” s’entraînera cette semaine, peut-être que je serai en mesure de lui chauffer les fesses une fois de plus encore cette année ! »

Marquis et Marc-Antoine Gagnon avaient complété, derrière Kingsbury, un historique triplé canadien en bosses en parallèle en Autriche, il y a deux ans, où Kingsbury avait aussi terminé deuxième en bosses.

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