Le Devoir

Les dangers de la traite des fourrures

- AMÉLIE GAUDREAU

Le commerce des fourrures au XVIIIe siècle est en soi un très beau sujet pour une fiction historique. On se demande pourquoi il n’avait jamais été exploité dans une série télévisée. C’était avant que le Discovery Channel canadien, en partenaria­t avec Netflix, propose ce drame d’aventure à saveur historique. Insistons sur «à saveur historique», car ceux qui espèrent un récit qui respecte la réalité historique risquent d’être fort déçus… Les intrigues sanglantes (les âmes sensibles devraient s’abstenir) de complots, trahisons et missions militaires pour tirer profit de la traite de fourrures se font toujours dans les plates-bandes d’une entreprise bien réelle: la Compagnie de la Baie d’Hudson. On assiste aux tractation­s souvent très violentes d’un de ses anciens employés, le terrifiant Declan Harp, pour briser le monopole de la traite des fourrures sur les territoire­s immenses contrôlés par l’entreprise. Ce géant mi-irlandais, mi-amérindien, interprété avec l’aplomb qu’il faut par Jason Momoa (Games of Throne), pourchassé par un dirigeant de la compagnie et par les «habits rouges» à sa solde, n’est pas le seul à vouloir s’approprier une part du lucratif gâteau… Les coureurs des bois français, les Écossais et les Premières Nations, illustrés ici par quelques personnage­s aux contours très peu définis, tentent de tirer leur épingle du jeu, non sans risquer d’y laisser leur vie. Autour d’eux gravite une galerie de personnage­s tout aussi caricatura­ux (le prêtre ivrogne, la tenancière d’auberge ambitieuse, le jeune larbin arrivé par accident dans le Nouveau Monde) qui complète ce tableau impression­niste des colonies comptoirs. L’ensemble se regarde comme un film d’action à valeur historique ajoutée, qui ne se prend heureuseme­nt pas au sérieux. Frontières Canal D, mercredi, 21 h

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