Manon Massé veut relancer son parti, à la « croisée des chemins »
Se présentant comme une politicienne proche du «monde ordinaire», la députée de Québec solidaire Manon Massé a confirmé dimanche son intention de succéder à Françoise David comme co-porte-parole du parti, en indiquant que sa formation politique se trouve «à une importante croisée des chemins».
La représentante de la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, qui occupe déjà le rôle de porte-parole par intérim depuis le départ de Mme David, tentera de se faire élire de manière permanente lors du congrès de la formation politique en mai prochain.
«Ma réflexion sur la suite de cet intérim n’a pas été longue, ni difficile, a déclaré Mme Massé. Nous sommes à une importante croisée des chemins à Québec solidaire. Je crois profondément que notre parti a la capacité de rassembler et de toucher le coeur d’un nombre de plus en plus grand de gens. Ce sont des qualités qu’on me reconnaît largement et qu’en tant que porte-parole, je mettrai sans relâche au service de ce nécessaire renouveau politique. »
« Je vais porter [la parole des membres] à ma façon, avec mon franc-parler, avec mes images qui touchent le coeur des gens Manon Massé
Pour le «monde ordinaire»
Prenant la parole devant des militants et des proches, Mme Massé a insisté sur le fait qu’elle n’appartient pas à l’establishment et qu’elle compte représenter les laissés-pour-compte.
Sa candidature, a-t-elle dit, «envoie un message que nous autres, le monde ordinaire, on peut se préoccuper de la politique, que ce n’est pas si compliqué qu’ils nous le laissent entendre ».
«Je vais porter [la parole des membres] à ma façon, avec mon franc-parler, avec mes images qui touchent le coeur des gens, a-telle ajouté. Je suis capable de parler de ce à quoi ressemble le transport en commun parce que, toute ma vie, j’ai pris le transport en commun. Je suis capable de parler de ce que ça veut dire être une personne itinérante, dans la rue, parce que je les côtoie depuis plusieurs années. »
La députée solidaire a également abordé la question énergétique, montrant du doigt le «pétrole sale». «Il est d’une extrême urgence de sortir du pétrole. On en a les moyens, c’est juste que les profiteurs, ceux qui font de l’argent avec ça, nous font croire qu’on n’est pas capables. Alors que nous, nous savons que c’est possible si on se met ensemble.»
Place à la relève
Rappelons que vendredi, le second porte-parole de Québec solidaire et président du parti, Andrés Fontecilla, a annoncé qu’il ne briguera pas ces deux postes lors des prochaines élections internes, préférant laisser place à la relève.
Il a indiqué qu’il se concentrerait plutôt sur le travail de terrain pour tenter de remporter la circonscription de Laurier-Dorion en 2018.
Cette circonscription est actuellement détenue par Gerry Sklavounos, un député libéral devenu indépendant dans la foulée d’allégations d’inconduite sexuelle.
Les statuts de Québec solidaire prévoient deux porte-parole nationaux: un premier issu de l’aile parlementaire et un second, appelé porte-parole extra-parlementaire, ne possédant pas le titre de député. Ce dernier assume aussi la présidence du parti.
Il doit par ailleurs y avoir un porte-parole masculin et une porte-parole féminine. Sylvain Lafrenière a déjà manifesté son intérêt pour succéder à M. Fontecilla à titre de porte-parole masculin.
Quant à Mme Massé, sa victoire semble assurée, puisque le seul autre député de Québec solidaire, Amir Khadir, était présent dimanche pour l’appuyer.