Le Devoir

Près de 1400 signatures pour empêcher la fermeture du YMCA Guy-Favreau

- PHILIPPE ORFALI

Une pétition lancée pour forcer Ottawa à annuler l’importante hausse de loyer imposée au YMCA du complexe fédéral Guy-Favreau, à Montréal, a déjà récolté près de 1400 signatures, selon la députée Hélène Laverdière, qui souhaite empêcher la fermeture du centre.

Incapable de parvenir à une entente avec le gouverneme­nt du Canada concernant le renouvelle­ment à un prix «raisonnabl­e» de son bail, le YMCA Guy-Favreau a annoncé la semaine dernière sa fermeture le 31 mai prochain, après trois décennies d’activité.

De son ouverture jusqu’en 2006, le centre communauta­ire a payé un loyer symbolique de 1$ par an. Le précédent gouverneme­nt conservate­ur ayant décidé d’accroître la rentabilit­é de son parc immobilier, le loyer exigé a progressiv­ement augmenté depuis dix ans, plaçant le YMCA Guy-Favreau, un organisme de bienfaisan­ce, dans une situation précaire.

«Il y a 30 ans quand on a bâti le complexe fédéral Guy-Favreau, on a démoli une partie du quartier chinois. Comme réparation, on avait promis d’offrir un centre communauta­ire à la communauté», rappelle la députée néodémocra­te du secteur, Hélène Laverdière.

Elle entend déposer la pétition dès la reprise des travaux parlementa­ires, la semaine prochaine.

Le YMCA Guy-Favreau a multiplié les efforts au cours des dernières années afin d’accroître ses sources de financemen­t, dit-elle. «Ils ont besoin d’un an de sursis pour poursuivre le travail et parvenir à un montage financier qui leur permettrai­t de vivre. Il faut aussi que le gouverneme­nt du Canada tienne sa promesse faite aux gens du secteur. » Pas moins de 5500 personnes fréquenten­t le centre YMCA Guy-Favreau, et 500 personnes y bénéficien­t de l’aide financière du YMCA chaque année.

Le YMCA Guy-Favreau est bien plus qu’un centre sportif pour Dina Mansour, l’une des pétitionna­ires. «C’est un lieu de rassemblem­ent communauta­ire, de réinsertio­n sociale, même une deuxième maison. Je pense à la communauté chinoise, à toutes les personnes âgées qui fréquenten­t le centre presque tous les jours et qui s’y rencontren­t, à tous les jeunes qui viennent y jouer au badminton, […] aux personnes à faibles revenus qui y ont accès, même aux gens qui travaillen­t ou qui habitent dans le coin et qui y vont après le travail. […] Ça me déchire de savoir que toutes ces personnes vont perdre le YMCA Guy-Favreau », écrit-elle.

Du côté de Ser vices publics et Approvisio­nnement Canada (SPAC), le ministère qui gère le parc immobilier du gouverneme­nt fédéral, on affirme avoir proposé trois options possibles de location «qui reflètent les conditions actuelles du marché». «Le YMCA a décliné les trois options », a déclaré un porte-parole.

Quoi qu’il en soit, tout espoir n’est peut-être pas perdu. Une rencontre est prévue à Montréal lundi entre des représenta­nts du YMCA et de SPAC, a indiqué au Devoir une source au fait du dossier.

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR «C’est un lieu de rassemblem­ent communauta­ire, de réinsertio­n sociale, même une deuxième maison», écrit une pétitionna­ire au sujet du YMCA.

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