Près de 1400 signatures pour empêcher la fermeture du YMCA Guy-Favreau
Une pétition lancée pour forcer Ottawa à annuler l’importante hausse de loyer imposée au YMCA du complexe fédéral Guy-Favreau, à Montréal, a déjà récolté près de 1400 signatures, selon la députée Hélène Laverdière, qui souhaite empêcher la fermeture du centre.
Incapable de parvenir à une entente avec le gouvernement du Canada concernant le renouvellement à un prix «raisonnable» de son bail, le YMCA Guy-Favreau a annoncé la semaine dernière sa fermeture le 31 mai prochain, après trois décennies d’activité.
De son ouverture jusqu’en 2006, le centre communautaire a payé un loyer symbolique de 1$ par an. Le précédent gouvernement conservateur ayant décidé d’accroître la rentabilité de son parc immobilier, le loyer exigé a progressivement augmenté depuis dix ans, plaçant le YMCA Guy-Favreau, un organisme de bienfaisance, dans une situation précaire.
«Il y a 30 ans quand on a bâti le complexe fédéral Guy-Favreau, on a démoli une partie du quartier chinois. Comme réparation, on avait promis d’offrir un centre communautaire à la communauté», rappelle la députée néodémocrate du secteur, Hélène Laverdière.
Elle entend déposer la pétition dès la reprise des travaux parlementaires, la semaine prochaine.
Le YMCA Guy-Favreau a multiplié les efforts au cours des dernières années afin d’accroître ses sources de financement, dit-elle. «Ils ont besoin d’un an de sursis pour poursuivre le travail et parvenir à un montage financier qui leur permettrait de vivre. Il faut aussi que le gouvernement du Canada tienne sa promesse faite aux gens du secteur. » Pas moins de 5500 personnes fréquentent le centre YMCA Guy-Favreau, et 500 personnes y bénéficient de l’aide financière du YMCA chaque année.
Le YMCA Guy-Favreau est bien plus qu’un centre sportif pour Dina Mansour, l’une des pétitionnaires. «C’est un lieu de rassemblement communautaire, de réinsertion sociale, même une deuxième maison. Je pense à la communauté chinoise, à toutes les personnes âgées qui fréquentent le centre presque tous les jours et qui s’y rencontrent, à tous les jeunes qui viennent y jouer au badminton, […] aux personnes à faibles revenus qui y ont accès, même aux gens qui travaillent ou qui habitent dans le coin et qui y vont après le travail. […] Ça me déchire de savoir que toutes ces personnes vont perdre le YMCA Guy-Favreau », écrit-elle.
Du côté de Ser vices publics et Approvisionnement Canada (SPAC), le ministère qui gère le parc immobilier du gouvernement fédéral, on affirme avoir proposé trois options possibles de location «qui reflètent les conditions actuelles du marché». «Le YMCA a décliné les trois options », a déclaré un porte-parole.
Quoi qu’il en soit, tout espoir n’est peut-être pas perdu. Une rencontre est prévue à Montréal lundi entre des représentants du YMCA et de SPAC, a indiqué au Devoir une source au fait du dossier.