Des écologistes préparent un blitz anti-gaz de schiste
Un groupe entend prendre d’assaut le conseil de la MRC de Lotbinière
Opposés aux plans d’une société pétrolière albertaine qui veut relancer l’exploitation des gaz de schiste au Québec, les militants écologistes organisent un blitz dans les municipalités, afin de lui barrer la route.
Les comités de citoyens sont sur le pied de guerre depuis l’annonce récente par l’entreprise Questerre de son intention de lancer des projets-pilotes dans les MRC de Lotbinière et de Bécancour.
Ils veulent maintenant faire adopter un règlement par les conseils municipaux pour bloquer tout type d’activité reliée à l’exploration en vue de trouver des gaz de schiste et à l’exploitation des gisements. Ils visent ainsi à faire pression sur le gouvernement Couillard.
Le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dispose à cette fin d’un modèle de règlement municipal prêt à adopter, qu’il distribue à ses membres.
Le Comité vigilance hydrocarbures de la MRC de Lotbinière entend d’abord prendre d’assaut le prochain conseil des maires de la MRC, le 8 mars, à Saint-Agapit. Il invite les citoyens à se présenter en grand nombre pour inciter les élus à adopter le règlement.
Actuellement, seules trois des municipalités de la MRC sont pourvues de ce règlement dans leur arsenal.
Libellé du règlement
Le projet de règlement, tel que libellé, interdit « l’aménagement d’un site de forage, de réaliser un sondage stratigraphique ou de mener une opération de complétion ou de fracturation dans un puits destiné à la recherche, l’exploration ou à l’exploitation du pétrole ou de gaz naturel dans une plaine inondable ».
Le projet de règlement précise ensuite l’étendue de l’interdiction, soit 2km de tout puits artésien, 6km de tout puits artésien ou de surface alimentant un aqueduc municipal, ou 10km de tout lieu de puisement d’eau de surface alimentant l’aqueduc municipal. Il concerne donc les municipalités qui s’approvisionnent à une nappe phréatique.
Une fois adopté, le règlement est prévu entrer en vigueur «à la suite de son approbation par le ministre de l’Environnement », peut-on lire, cela dans le but d’accentuer la pression sur le gouvernement Couillard.
Questerre, qui possède des droits sur des superficies totalisant 1 million d’acres, soutient que seules les MRC de Lotbinière et Bécancour sont susceptibles d’être considérées pour des projets-pilotes en vertu de certains facteurs, tels que la faible densité de population, la possibilité de mettre en oeuvre de nouvelles technologies pour faire face à des enjeux environnementaux, ainsi que l’acceptabilité sociale.
Au début des années 2010, sous le gouvernement Charest, la ruée vers les gaz de schiste des entreprises pétrolières avait provoqué des manifestations et des affrontements.
Le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait décrété un moratoire à son arrivée au pouvoir. Le projet de loi 106 adopté en décembre dernier par le gouvernement Couillard contient des dispositions sur le forage par fracturation hydraulique, mais il reconduit aussi la Loi limitant les activités pétrolières et gazières, qui suspend notamment l’obligation pour les entreprises de faire des activités sur les zones où elles ont obtenu des droits.
En septembre dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait par ailleurs déclaré qu’«il n’y aura pas» de fracturation hydraulique dans la vallée du Saint-Laurent.
Le projet de règlement, tel que libellé, interdit « l’aménagement d’un site de forage»