Le Devoir

« Personne ne peut m’empêcher d’être candidat »

François Fillon a joué une de ses dernières cartouches avec un rassemblem­ent populaire

-

Paris — Le candidat de la droite à l’élection présidenti­elle française, François Fillon, a affirmé dimanche que «personne ne [pouvait] aujourd’hui [l’]empêcher d’être candidat », refusant de céder à ceux qui le poussent à se retirer.

«Ma candidatur­e est toujours soutenue par une majorité d’électeurs de droite et du centre, c’est ce que je crois et je l’ai démontré cet après-midi», a expliqué M. Fillon, invité du journal télévisé de la chaîne publique France 2 après avoir rassemblé plusieurs dizaines de milliers de partisans à Paris.

«Le projet qui est le mien est le seul qui puisse permettre le redresseme­nt national […], il n’y a pas d’alternativ­e, pas de projet qui puisse permettre vraiment de redresser le pays », a-t-il insisté.

Dans l’après-midi, il avait reconnu face à ses partisans sa «part de responsabi­lité» dans la paralysie de sa campagne, plombée par des soupçons d’emplois fictifs présumés de son épouse et de deux de ses enfants qui pourraient lui valoir d’être prochainem­ent inculpé. Mais il avait réaffirmé son innocence, assurant qu’il était un homme « honnête », qui avait «passé sa vie au service de l’intérêt général».

«Ils pensent que je suis seul, ils veulent que je sois seul, merci pour votre présence, vous qui avez su braver les intempérie­s, les injonction­s, les caricature­s et parfois même les invectives », a lancé le candidat qui a été rejoint par son épouse, Penelope, au terme de son discours combatif.

Ce «grand rassemblem­ent populaire » organisé près de la tour Eiffel, apparaît comme l’une de ses dernières cartouches pour riposter à ceux qui demandent son retrait à cause du scandale emplois présumés fictifs.

Le champion de la droite « joue la rue pour sauver sa candidatur­e», estime à cet égard le journal Le Monde.

Inquiets de sondages donnant

désormais leur ex-champion éliminé dès le premier tour, le 23 avril, devancé par la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande reposition­né au centre, quelque 260 élus lui ont retiré leur soutien.

Ces derniers jours, plusieurs personnali­tés de son camp ont appelé François Fillon à laisser sa place à Alain Juppé, le maire de Bordeaux et ancien premier ministre, qu’il avait battu au second tour de la primaire en novembre dernier.

Alain Juppé, 71 ans, a fait savoir qu’il ne se «défilerait pas», mais à condition que «François Fillon se retire de lui-même ». Il a parlé avec l’ancien président Nicolas Sarkozy samedi soir pour étudier «les sorties de crise».

La tension est montée d’un cran samedi, lorsque leur parti a annoncé que la réunion du comité politique était avancée à lundi.

«Ils veulent le “débrancher”, c’est la guerre», a confié à l’AFP un ancien ministre resté fidèle à M. Fillon. «Le compte à rebours a commencé», titrait dimanche le quotidien Le Parisien.

Newspapers in French

Newspapers from Canada