Le Devoir

Aucun geste criminel, conclut l’UPAC

- MARIE-MICHÈLE SIOUI

Le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP) a annoncé mardi qu’il ne portera pas d’accusation­s dans un dossier d’enquête de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) visant le ministère des Transports (MTQ), dont des fonctionna­ires étaient visés par des allégation­s de production et d’utilisatio­n de faux documents et d’abus de confiance.

L’affaire avait fait grand bruit au printemps 2016, après que l’ex-ministre des Transports, Robert Poëti, eut fait état de pratiques douteuses au MTQ. L’UPAC avait alors confirmé qu’elle menait «des enquêtes» sur des irrégulari­tés au MTQ.

La décision du DPCP concerne l’une d’elles, qui ne mènera à aucune accusation criminelle. «Le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales conclut qu’aucun acte criminel n’a été commis», a-t-il annoncé dans un communiqué.

Cela ne signifie pas pour autant que l’ensemble des enquêtes menées par l’UPAC au sujet du MTQ ne débouchero­nt pas sur des accusation­s, a précisé la porte-parole de l’UPAC, Anne-Frédérick Laurence. «Il y avait plusieurs allégation­s, donc plusieurs enquêtes», a-t-elle rappelé. «Ça, c’est la décision dans ce dossier-là [seulement].»

Prouver les intentions

Pour pouvoir déposer des accusation­s, le DPCP doit être en mesure non seulement de prouver que des gestes répréhensi­bles ont été posés, mais également de démontrer l’intention malveillan­te derrière ces gestes. Ça n’a pas été le cas cette fois.

«L’enquête effectuée révèle que c’est par erreur que des versions de travail des documents ont été utilisées par les fonctionna­ires. […] L’enquête ne révèle aucun geste de nature criminelle dans la préparatio­n, la modificati­on ou l’utilisatio­n de ces documents.»

La décision du DPCP concerne une enquête sur des allégation­s de production et d’utilisatio­n de faux documents et d’abus de confiance par des fonctionna­ires du MTQ. Mais ce ne sont là qu’une partie des allégation­s formulées par l’ex-ministre Poëti, qui a fait état de cas d’intimidati­on de vérificate­urs internes, de pratiques comptables irrégulièr­es et d’irrégulari­tés dans l’octroi de contrats de gré à gré, qui auraient été accordés à d’ex-employés et parfois scindés afin d’éviter le processus d’appel d’offres.

L’affaire avait causé une crise au MTQ, si bien que la sous-ministre Dominique Savoie et Pierre Ouellet, qui était le chef de cabinet du ministre des Transports de l’époque, Jacques Daoust, avaient été démis de leurs fonctions.

L’UPAC n’a jamais confirmé le nombre d’enquêtes qu’elle a menées au sujet du MTQ. Selon l’opposition à Québec, qui se base sur des échanges avec le commissair­e de l’UPAC, il y en aurait eu une quinzaine.

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