Ultime débat pour séduire les indécis
Les chefs des grands partis néerlandais se sont écharpés mardi soir lors d’un débat télévisé à quelques heures de l’ouverture des législatives, alors que de député anti-islam Geert Wilders semblait continuer à perdre du terrain.
Selon les derniers sondages, publiés juste avant le débat, M. Wilders, qui a fait la course en tête pendant des mois, n’était que deuxième, crédité de 19 à 22 sièges sur les 150 que compte la Chambre basse du Parlement néerlandais.
Mais un nombre record d’électeurs disaient toujours ignorer vers quel candidat se dirigera leur crayon rouge au terme d’une campagne électorale marquée par des questions identitaires et une crise diplomatique avec Ankara.
Candidat à un troisième mandat à la tête de ce pays de 17 millions d’habitants, le premier ministre libéral (VVD), Mark Rutte, a défendu son bilan, assurant avoir « diminué les tensions dans la société » grâce à un accord avec la Turquie sur l’accueil de réfugiés. «Si les gens ont besoin d’un dirigeant, c’est vers moi que leur regard se tourne», a-t-il ajouté.
Le VVD est crédité de 24 à 28 sièges, loin pourtant de ses 40 sièges dans le Parlement sortant. Les partis traditionnels, comme l’Appel chrétiendémocrate (CDA) et les progressistes de D66, talonnent les formations de Geert Wilders et de Mark Rutte.
Extrême droite
Le scrutin est considéré comme un baromètre de la montée de l’extrême droite en Europe en cette année d’élections à travers le continent et le ton est monté lors du débat, le deuxième seulement auquel participait le député anti-islam.
«M. Wilders, vous avez 20 ans d’expérience en tant que député, vous avez envoyé des milliers de tweets en colère, mais vous n’avez proposé aucune solution», a attaqué le travailliste Lodewijk Asscher.
Dans son programme politique qui tient en un feuillet, Geert Wilders a promis de fermer les frontières aux immigrants musulmans, d’interdire la vente du Coran et de fermer les mosquées, dans un pays dont la population compte environ 5% de musulmans, selon les estimations.
Même si le PVV sortait des urnes comme la plus grande formation du pays, ce qui est peu probable aux yeux des experts, Geert Wilders ne devrait pas figurer au gouvernement, la majorité des autres partis refusant de coopérer. Or le système électoral néerlandais, à la proportionnelle presque intégrale, oblige à créer des coalitions de gouvernement.