Le Devoir

Laurent Laplante, le professeur

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Laurent Laplante, Comme votre écriture m’a manqué depuis que vous avez cessé de publier votre « Dixit… ». Elle me manquera désormais à jamais. Je suis né en 1954. Rien qu’un de ces foutus baby-boomers, quoi ! Dans le cadre d’un retour aux études après moult années de travail, j’ai eu le plaisir d’assister à vos cours de journalism­e à l’Université Laval. Mais aussi et surtout aux discussion­s d’après-cours avec quelques-uns d’entre nous, étudiants. Comme vous aimiez cela ! Je vous soupçonne d’ailleurs d’avoir préféré ces séances, où vous nous imitiez si magistrale­ment Jean Lesage (ou était-ce Daniel Johnson?), à votre enseigneme­nt. Le journalist­e que j’avais suivi en tant qu’adolescent politisé, au Devoir, au Jour, à L’Action, au Soleil, était devant nous pour ce qui devait devenir de vénérables moments… en tout cas pour moi. Écrire comme vous le faisiez nécessitai­t une grande culture économique, politique et culturelle. Et tout cela dans un style foudroyant, où vous pouviez nous amener où vous vouliez pour asséner l’uppercut final à nos jérémiades de jeunes adultes. Combien de fois n’avez-vous pas démontré votre grande capacité à faire le lien entre tous ces écheveaux sociaux, pour nous aider à mieux comprendre notre monde? Votre vision de la présence et de la place qu’occupait le Québec dans ce monde était aussi bien accrochée aux FAITS. Vous deviez être bien triste de voir comment évoluait cette NOUVELLE VÉRITÉ, et de la façon dont les citoyens se font berner. Merci pour tout, monsieur Laplante, bon repos.

Pierre Aubry Québec, le 17 mars 2017

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