Oxygène cinématographique
Le Festival du film de l’Outaouais permet aux cinéphiles de Gatineau de faire le plein de films sur grand écran
Le Festival du film de l’Outaouais (FFO) a démarré vendredi soir avec en primeur La fille de Brest et se poursuit jusqu’au 31 mars. En tout, soixante-dix-huit longs métrages venus de vingt-cinq pays sont proposés au public gatinois. À cela s’ajoute une soixantaine de courts métrages. Invités spéciaux et leçons de maître sont aussi au menu.
À la fois drame social et thriller médical, La fille de Brest, d’Emmanuelle Bercot, conte l’histoire vraie de la pneumologue Irène Frachon qui a mis au jour en 20092010 l’un des plus importants scandales pharmaceutiques français. Parfois haletant, parfois longuet, le film a pour lui une performance irrésistiblement énergique de la Danoise Sidse Babett Knudsen (Borgen).
Quelques premières, notables, dont la Palme d’or de Cannes 2016 Moi, Daniel Blake, de Ken Loach, se démarquent au sein d’une programmation qui compte de nombreux titres ayant pris l’affiche ou étant disponibles en DVD, en téléchargement ou en vidéo sur demande. Or justement, on l’oublie de plus en plus, l’expérience du grand écran reste unique, essentielle, et est par surcroît celle qui convient le mieux à certains films.
À ce chapitre, le FFO permet aux cinéphiles de Gatineau et des environs de faire un rattrapage cinéphile salutaire en projetant des films restés trop peu longtemps à l’affiche ou tout simplement jamais sortis dans la région durant leur vie en salle. Défilent les Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, Toni Erdmann, de Maren Ade, Réparer les vivants, de Katell Quillévéré, Elle, de Paul Verhoeven, Julieta, de Pedro Almodovar, Ma vie de courgette, de Claude Barras, Frantz, de François Ozon, Roger D’Astous, d’Étienne Desrosiers, ou encore Noces, de Stephan Streker…
Du varié et du solide, et une nécessaire bouffée d’oxygène cinématographique.
Activités multiples
En parallèle, l’événement multiplie les activités, telle une Leçon de maître avec le compositeur Michel Cusson (Omertà, Maurice Richard), des ateliers d’écriture de websérie avec Mathieu Beauchemin (Sharp), de réalisation avec Yan England (1:54), de jeu alliant personnel et professionnel avec Gabrielle Boulianne-Tremblay (la révélation de Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau), etc.
En entrevue au Devoir, le directeur général et fondateur du FFO, Didier Farré, a émis le souhait d’une aide provinciale en vue de la 20e édition en 2018. C’est chose faite avec l’annonce d’une somme de 10 000$ accordée par le ministère de la Culture.
Notre journaliste se trouvait à Gatineau à l’invitation du Festival du film de l’Outaouis.