Le Devoir

La ministre se dit inquiète

Le transfert de la ligne d’urgence aux CSSS soulève des questions

- ISABELLE PORTER à Québec

Les inquiétude­s soulevées par les Centres de prévention du suicide (CPS) quant à la centralisa­tion de la ligne d’urgence 1-866-APPELLE préoccupen­t la ministre déléguée à la Santé Lucie Charlebois.

« On est au point où j’entends tellement de choses que j’ai demandé un état des lieux complet dans toutes les régions, je veux savoir partout ce qui se passe », a déclaré la ministre en entrevue au Devoir.

Plusieurs CPS s’inquiètent du transfert de la gestion de la ligne 1-866-APPELLE vers les Centres intégrés de la santé et des services sociaux (CSSS). Les appels transitera­ient dès lors par la ligne 811 qui traite l’ensemble des urgences en santé.

Beaucoup de changement­s touchent le CSSS de l’Estrie qui doit bientôt hériter des appels de nuit des CPS des Laurentide­s et de Lanaudière en plus de l’ensemble des appels du CPS de sa région. «Nous ne comprenons pas en quoi cette décision pourra bénéficier à la clientèle », a dénoncé la viceprésid­ente du Regroupeme­nt des centres de prévention du suicide (RCPS) pour tout le Québec, Lynda Poirier, lors d’une conférence de presse le 16 mars.

Les CPS disent avoir une expertise en prévention de suicide que les CSSS n’ont pas et s’inquiètent de la qualité du suivi et des services offerts aux personnes à la suite de l’appel.

Or, du côté du ministère de la Santé, on fait valoir que certains CPS basculent déjà leurs appels de nuit vers d’autres CPS et qu’ils souhaitent avoir un seul organisme responsabl­e par région.

Régions différente­s

Selon la ministre, le transfert de la ligne serait lié à des problèmes d’efficacité de la gestion comme ce fut le cas en Outaouais avant que les appels soient gérés par le CSSS. Or, dans Lanaudière, on dit vivre une réalité tout à fait différente. « Je ne vois aucun lien entre ça et notre région », a expliqué la directrice du CPS Joyce Lawless en entrevue au Devoir. « Le service est assuré, la qualité est là. Jamais on n’a eu de renseignem­ent voulant qu’il y ait des services inadéquats la nuit. On ne peut pas se prononcer sur d’autres régions. En Outaouais contexte plus général au-delà de la ligne d’interventi­on. »

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