Le Devoir

Coppens au coeur de la foulosophi­e

- CAROLINE MONTPETIT

C’était pile ou farce. Bruno Coppens a choisi farce. Et l’humoriste entend bien faire adopter cette attitude dans la vie à son public. Familier de Sol, avec lequel son travail a d’ailleurs une parenté certaine, Bruno Coppens sera l’invité d’honneur du 18e symfolium de l’Université de foulosophi­e, qui se tiendra du 29 mars au 2 avril à Montréal. Exposition, conférence, lancement de livre, spectacle, l’auteur a l’occasion de montrer aux Montréalai­s toutes les facettes de son talent.

Son dernier opus, publié aux éditions Le Castor Astral, s’intitule 106 façons simples de supporter ces temps assommants, une façon de se moquer un peu des petits livres de pensée positive qui meublent les présentoir­s, près des caisses des librairies. Pour survivre à la morosité, donc, on y suggère de se fabriquer un cercueil 100% végétal, ou encore de braquer la banque de sperme la plus proche de vous, empêchant du coup «que des tonnes de bébés naissent dans ce monde sans issue ». Il propose aussi de favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer, «sérénité mentale totale», dit-il. Et ainsi de fuite…

Blague à part, l’humoriste a l’impression de jouer un rôle essentiel, en joignant ainsi « le futile à l’agréable ». Les chroniques sur Trump, par exemple, qu’il livre régulièrem­ent à la radio belge, ont un effet « désangoiss­ant », dit-il, sur le public, qui lui en est d’ailleurs reconnaiss­ant.

Rapprochem­ent

Impossible de ne pas penser au Sol de Marc Favreau lorsqu’on écoute les jeux de mots de Coppens. Les deux hommes ont en effet une filiation intime. Bruno Coppens avait 22 ans lorsqu’il a montré ses textes à Marc Favreau pour savoir ce qu’il en pensait. «Il m’a encouragé, il m’a dit des choses très positives», se souvient-il en entrevue. Les deux hommes ont ensuite vu leurs textes publiés chez le même éditeur, Alain Stanké.

Bruno Coppens poursuit donc ses efforts de rapprochem­ent entre le Québec et la Belgique. Il présentera ici en conférence un panorama des humoristes belges, qui ont peut-être plus qu’on pense à partager avec ceux du Québec.

Dans la préface que Bruno Coppens a déjà signée d’un dictionnai­re des belgicisme­s, il est en effet étonnant de constater combien de mots sont utilisés dans les deux cultures, « la comprenure », par exemple. Ces mots, s’ils ne sont probableme­nt pas utilisés de la même façon dans les deux pays, ne sont jamais utilisés en France.

«Je crois que le rapport que le Québec a avec le Canada ressemble à celui que nous avons avec la France », dit-il.

Au Québec, Bruno Coppens a l’intention de se moquer un peu des Québécois et des Montréalai­s, bien sûr. On devrait causer entre autres enveloppes brunes et cônes orange… Ici, il a appris à apprivoise­r l’absence du quatrième mur, qui coupe les comédiens du public. Cette absence permet à l’humoriste de converser plus directemen­t avec le public.

Célébré par le symfolium, Bruno Coppens sera le centre de toute une brochette d’événements, une exposition mettant à l’honneur ses dessins, un spectacle, une conférence, des vidéos et des films le présentant, et un cabaret hommage.

« [Marc Favreau] m’a encouragé, il m’a dit des choses très positives»

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Bruno Coppens

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