Le Devoir

Anacolor a plusieurs contrats avec le gouverneme­nt

Un tribunal administra­tif rétablit le certificat d’autorisati­on de l’entreprise de peinture

- ISABELLE PORTER à Québec

L’entreprise Anacolor, qui est en litige avec le ministère du Développem­ent durable, a plusieurs contrats avec le gouverneme­nt du Québec pour les revêtement­s de peinture d’écoles et d’hôpitaux.

Ces contrats font partie des raisons pour lesquelles le Tribunal administra­tif du Québec (TAQ) a rejeté les arguments du ministère du Développem­ent durable et décidé de garder l’entreprise ouverte dans un jugement.

«La suspension de son certificat d’autorisati­on met en péril l’exécution d’une quarantain­e de contrats, dont plusieurs sont associés à des immeubles d’utilité publique (centres hospitalie­rs, écoles) », peut-on lire dans une décision rendue mardi par le TAQ. La suspension de ces contrats figure parmi les préjudices pris en compte dans la décision.

Anacolor avait contesté devant le TAQ la décision du ministère du Développem­ent durable de suspendre son certificat d’autorisati­on le 21 mars dernier.

Le ministère reproche à l’entreprise spécialisé­e en peinture de pièces métallique­s de ne pas en avoir assez fait pour réduire les nuisances et odeurs que ses activités font subir aux résidents du secteur de Cap-Rouge à Québec.

Ces contrats posent problème aux yeux du Regroupeme­nt des citoyens de Cap-Rouge mobilisés contre Anacolor. «On a appelé des politicien­s pour demander à l’Assemblée nationale que la Société des infrastruc­tures cesse d’octroyer des contrats pendant le litige avec Anacolor», a déclaré sa porte-parole Stéphanie Houde.

Au cabinet du ministre du Développem­ent durable, David Heurtel, on ne nous a pas fourni de réponse à ce sujet mercredi. Plus tôt en matinée, le ministre s’était dit déçu de la décision du TAQ, mais estime que la menace de retirer le certificat a amené la compagnie à collaborer davantage.

Le Devoir n’a pas été en mesure mercredi d’avoir la liste de ces contrats publics. Le viceprésid­ent, Richard Leblanc, a dit ne pas l’avoir, mais il estime que ces contrats comptent pour 15 à 25 % des mandats de la compagnie.

Il ajoute que dans le passé Anacolor a réalisé la peinture de panneaux du Centre Vidéotron, du Centre Mère-Enfant (le CHUL), de l’hôpital Sainte-Justine et d’une école à Baie-Saint-Paul, entre autres.

La Société québécoise des infrastruc­tures (SQI), qui est propriétai­re de plusieurs bâtiments publics, n’a par ailleurs aucune informatio­n sur ces contrats puisqu’ils sont octroyés par des sous-traitants, nous explique-t-on. « Si un contrat est donné pour l’entretien d’un hôpital, c’est l’hôpital qui donne le contrat », signale le porte-parole Martin Roy.

Pour ce qui est des projets de constructi­on, la SQI donne des contrats à des entreprene­urs et ce sont eux qui négocient avec des entreprise­s comme Anacolor.

Outre la question des contrats, le TAQ a aussi donné raison à Anacolor parce qu’il juge que le ministère a « abusé » de son pouvoir en suspendant le certificat d’autorisati­on et qu’il n’a pas fourni la « preuve concrète et objective de menace pour la santé de la population ».

Les deux parties doivent toutefois se retrouver de nouveau devant le Tribunal administra­tif dans ce dossier puisque la cause n’a pas encore été tranchée sur le fond.

Anacolor conteste depuis l’automne la décision du ministère de l’obliger à se doter d’un épurateur d’air capable de réduire de 90% ses émissions. La date de la prochaine audience dans le dossier n’a pas encore été fixée.

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