L’économie canadienne a créé des milliers d’emplois à temps plein en mars
Le marché du travail canadien est resté actif le mois dernier, créant une nouvelle vague nette de 19 400 emplois, et la vaste majorité de ceux-ci était des emplois à temps plein, a indiqué vendredi Statistique Canada.
Les résultats du mois de mars ont alimenté la croissance de l’emploi, qui se portait déjà bien, et offert une nouvelle indication de la santé de l’économie, qui prend un certain élan depuis des mois.
Cependant, même si le rapport a été largement bien accueilli par les analystes, certains de ses détails ont montré des faiblesses bien ciblées.
Le taux de chômage du pays a grimpé le mois dernier à 6,7%, par rapport à 6,6% en février, essentiellement parce qu’un plus grand nombre de personnes était à la recherche d’un emploi, a expliqué l’agence fédérale.
En outre, le rapport a noté que 95 % des nouveaux postes — soit 18 400 emplois — ont été créés dans la catégorie du travail autonome, qui est généralement considéré comme plus précaire. Cette catégorie peut comprendre des personnes qui travaillent pour des entreprises familiales et qui ne sont pas nécessairement rémunérées.
Faible croissance des salaires
Les nouvelles données démontrent en outre une faiblesse soutenue en ce qui a trait à la croissance des salaires. En moyenne, chaque employé canadien gagnait le mois dernier 1,1% de plus qu’un an plus tôt. Pendant cette même période, les prix à la consommation ont cependant augmenté d’environ 2,0 %.
La publication de ce rapport survient alors que la Banque du Canada se prépare à faire une annonce, mercredi, sur son taux d’intérêt directeur. La plupart des économistes s’attendent à ce que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, laisse ce taux à 0,5 %.
L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a estimé que même si les nouvelles données étaient « généralement positives », elles contenaient divers éléments de faiblesse que M. Poloz pourrait évoquer pour faire valoir que l’économie n’est pas encore en pleine santé.
«Il y a certainement quelques pépins avec ce rapport», a expliqué M. Porter, notant la faible croissance des salaires.
«Mais je dirais que les éléments positifs sont nettement plus importants que les négatifs — nous avons maintenant eu une croissance solide du nombre d’emplois dans sept des huit derniers mois.»
Les économistes s’attendaient en moyenne à la création de 5000 emplois le mois dernier, et à un taux de chômage de 6,7%, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.