Le Prix des collégiens a un nouvel admirateur
Bernard Le Doze a cofondé le Goncourt des lycéens en France en 1988. Il assiste à l’événement québécois pour la première fois.
Petit frère du Goncourt des lycéens en France, le Prix des collégiens recevait cette année pour la première fois la visite du professeur breton qui est à l’origine de toute cette aventure, Bernard Le Doze. Cet enseignant à la retraite se prépare à rentrer en France sous le charme et la tête pleine d’idées.
«Je suis immergé dans cette opération depuis trois jours et je la trouve exceptionnelle», a-t-il déclaré en entrevue au Devoir juste après la remise du Prix des collégiens au Salon du livre.
M. Le Doze a cofondé le Goncourt des lycéens en 1988 avec l’aide d’une libraire de Rennes, en Bretagne. Ils voulaient donner le goût de lire aux élèves en sortant du cadre des lectures obligatoires du programme, en leur présentant des nouveautés. Aujourd’hui, des élèves de toute la France y participent.
En 2000, Bruno Lemieux, un enseignant du cégep de Sherbrooke, fait participer ses étudiants au Goncourt. Émerge alors l’idée de reprendre la formule au Québec. Quatre ans plus tard, le Prix des collégiens tel qu’on le connaît était né. Les deux hommes sont restés en contact étroit depuis, mais M. Le Doze n’avait jamais assisté aux activités de l’événement québécois avant cette année.
«Transmettre à des jeunes le goût de lire, leur donner les moyens de s’affirmer, de s’exprimer, d’être pris au sérieux, de se construire personnellement, c’est un moment exceptionnel. […] Je pense que je vais rapatrier des choses. Je reviens plein d’enseignements et je sais que le Prix des collégiens
va nourrir maintenant le Goncourt des lycéens.»
La remise du Prix des collégiens est l’aboutissement d’un processus de plusieurs mois. Les quelque 800 participants devaient lire les cinq ouvrages, débattre de leur valeur à l’échelle de leur cégep, en sélectionner trois et nommer un délégué pour représenter leur choix lors des délibérations nationales qui se tenaient jeudi soir dans la capitale et auxquelles 57 jeunes ont pris part.
Durant l’activité, M. Le Doze a été particulièrement impressionné par le bagou des jeunes lecteurs québécois. « Ici, j’ai été subjugué par la capacité des élèves à s’exprimer, à ne pas craindre d’affronter le public qui est autour d’eux. On les sent prêts à ça, a-t-il dit. Dans le cadre du Goncourt, on pourrait mieux préparer les élèves à l’expression orale en autonomie. »