Philippe Couillard, un lecteur boulimique
Àl’instar de dizaines de milliers d’autres, Philippe Couillard a profité du Salon international du livre de Québec pour faire le plein d’ouvrages. Rencontre impromptue avec un lecteur boulimique.
Le premier ministre dit lire «sans arrêt» ou presque. «Le soir, en général, je lis peu de dossiers gouvernementaux. Il faut que je change d’univers. C’est là que je fais ces lectures. »
M. Couillard a revisité l’oeuvre du «grand écrivain» Michel Tremblay avant d’assister à la première de la production d’À toi, pour toujours, ta Marie-Lou d’Alexandre Fecteau au théâtre La Bordée en février dernier. Il avait plongé une première fois dans la littérature de Tremblay il y a « des années et des années». À ce moment, « je n’appréciais pas vraiment le niveau d’écriture de ce grand Québécois », confiet-il. Les choses ont changé.
M. Couillard, qui ne cache pas son penchant pour Milan Kundera, dit s’être « détaché » de la fiction au profit du documentaire. «Je trouve un thème. Puis, il faut que j’achète plusieurs livres sur celui-ci avant de m’en satisfaire à peu près et de passer à un autre thème», explique-t-il.
Il a récemment lu tous les ouvrages qui lui sont passés sous le nez sur… la physique quantique. «Essayer de comprendre ça pour quelqu’un qui n’a pas une formation très avancée, [ce n’est pas simple, mais] je pense que j’y suis arrivé à peu près, donc ça va bien.» Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a déjà donné une leçon d’informatique quantique, peut-il en dire autant ?
Sorti du monde quantique, le chef du gouvernement s’est récemment lancé dans la théologie, cherchant à démêler les origines des religions chrétiennes.
M. Couillard a amorcé la tournée des kiosques des exposants du Salon international du livre de Québec en compagnie du ministre de la Culture, Luc Fortin, ainsi qu’une demidouzaine d’élus de la Capitale Nationale. Après la prise de quelques photos officielles, ceux-ci sont retournés à leur besogne, tandis que M. Couillard continuait sa tournée du Centre des congrès de Québec métamorphosé en une gigantesque librairie, s’arrêtant ici et là comme si le temps était suspendu.
Il a notamment mis la main sur la dernière édition de Franco-Amérique (Septentrion), qui lui offrira un éclairage bien différent de l’« histoire partagée» des francophones d’Amérique — les Québécois, les Acadiens, les Francos-Américains, les Haïtiens — de celui offert par les concepteurs de la série Canada: The Story of Us. «L’Histoire dépend toujours de celui qui l’écrit et de celui qui la lit », glisse M. Couillard.
Alors que l’un de ses conseillers portait péniblement les livres qu’il a achetés ou reçus d’exposants, le premier ministre s’est élancé vers le kiosque de Druide, ralenti dans sa course par quelques demandes d’égoportraits.
Il cherchait à comprendre une chose: pourquoi n’arrive-til pas à intégrer le correcteur d’Antidote dans les applications installées sur sa tablette comme il arrive à le faire dans les logiciels sur son ordinateur?
Après avoir constaté sa mine après son échange avec les deux représentantes de Druide, parions qu’il parviendra à percer les mystères de la foi chrétienne avant ceux de son iPad.