Le Devoir

Des soins de fin de vie pour les personnes démentes ?

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Je crois qu’il faudrait considérer les personnes démentes candidates à la loi 52 sur les soins en fin de vie. Pourquoi ? parce que je ne voudrais pas faire vivre à mes proches ce que nous vivons, ma famille et moi, actuelleme­nt avec mon père âgé qui souffre de la maladie Alzheimer, qui a conscience de sa déchéance, qui la voit dans le regard des autres et qui dépend des autres. On ne lui offre pas et on ne peut lui offrir tous les soins appropriés pour que sa souffrance morale et physique s’apaise. Nous nous épuisons à tenter de la soulager et de combler les besoins sans pourtant y arriver totalement. Il nous a fallu beaucoup de temps pour déchiffrer et comprendre les catégories de soins offerts par notre système de santé et d’y relier besoins et coûts associés. Nous découvrons un nouveau labyrinthe d’intervenan­ts spécialisé­s dans la démence des vieux. Comme un des recours ultimes est le CHSLD qui n’est accessible qu’après une multitude d’étapes à franchir et pas toujours très recommanda­ble, j’en conclus qu’après épuisement des comptes bancaires et des familles, la société n’a que peu de moyens pour prendre soin des personnes âgées. Aussi je me pose beaucoup de questions pour mon propre avenir. Ne serait-il pas judicieux qu’avant que je ne sombre dans de telles affres de démence, et qu’en toute lucidité je signe mon consenteme­nt de mettre fin à mes jours lorsquejes­eraidément­e?Biensûr,il reste à définir le terme démence. Mais pour le moment, vivre dans la dignité n’est surement pas l’apanage de toutes les personnes âgées alors que mourir dans la dignité serait au moins une marque d’humanité où la volonté de l’individu est respectée. Josée Harel, Ph. D. Le 6 avril 2017

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