Le coût de la décontamination du terrain aurait été fixé sans étude complémentaire
Le coût de la décontamination du site du Faubourg Contrecoeur a été fixé à 11 millions. Mais, selon le témoin René Séguin, ce prix a été lancé lors d’une réunion de travail alors qu’une étude complémentaire aurait été nécessaire pour obtenir une estimation plus juste.
Témoignant au procès du Faubourg Contrecoeur jeudi, l’ancien président de la firme de génie-conseil Groupe Séguin a expliqué qu’en juin 2006, Claude Marcotte, de LVM Fondatec, l’avait avisé qu’une étude complémentaire serait requise pour faire une estimation précise des coûts de décontamination du terrain. Selon Claude Marcotte, cette étude devait coûter 250 000$ et nécessiter trois mois de travail.
Seuls contre tous
Cette étude allait immanquablement retarder la réalisation du projet, a signalé M. Séguin. Mais convaincus de la nécessité de la réaliser, les deux hommes se sont présentés à une réunion pour expliquer la situation à l’entrepreneur Paolo Catania et à Daniel Gauthier, de la firme Groupe Gauthier Biancamano Bolduc (GGBB), qui travaillait étroitement avec la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM).
«On est arrivés comme deux innocents », a indiqué M. Séguin lors de son témoignage. Rapidement, les deux hommes ont réalisé que la perspective de retards ne plaisait pas à leurs interlocuteurs. Pressé par M. Catania de donner une estimation des coûts de décontamination, Claude Marcotte a lancé « 11 millions », a expliqué René Séguin. M. Catania a retenu ce chiffre et l’a intégré dans sa soumission à la SHDM, a dit le témoin.
Rappelons que la question de la décontamination du terrain est l’un des enjeux centraux de ce procès. Lorsqu’elle a vendu le terrain à Construction F. Catania, la SHDM avait soustrait de la facture les coûts de décontamination et le montant d’autres travaux, ce qui a fait fondre le prix de vente à 4,4 millions.
René Séguin poursuivra son témoignage mardi.