Le Devoir

La Suisse a réglementé sous la pression des citoyens

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Je déplore notre attitude de victimisat­ion qui nous fait admettre que les multinatio­nales ont fait de nos administra­tions gouverneme­ntales des pantins impuissant­s.

Je réagis au scandale administra­tif chez Bombardier.

Le 3 mars 2013, lors d’un référendum, 67,9% des Suisses ont largement approuvé une loi limitant les «rémunérati­ons abusives » des patrons des sociétés suisses. Cette loi interdit notamment les primes de bienvenue et indemnités de départ (les fameux parachutes dorés). Qui plus est, les Suisses ont décidé que les rémunérati­ons du conseil d’administra­tion et de la direction des entreprise­s doivent désormais être approuvées annuelleme­nt par l’assemblée générale des actionnair­es. Les sanctions en cas d’in- fraction vont d’une amende correspond­ant à six ans de revenus et trois années de prison.

Peu avant ce vote historique, l’indemnité de départ de 72 millions de francs suisses (60 millions d’euros), que le conseil d’administra­tion du groupe pharmaceut­ique Novartis avait prévue pour son président, Daniel Vasella, avait soulevé un véritable tollé d’indignatio­n fin février, forçant M. Vasella, qui a déjà accumulé près de 100 millions d’euros durant son séjour à Novartis, à renoncer à ce parachute en or massif.

Le 10 mars 2013, pour la première fois dans l’histoire de l’économie moderne, les actionnair­es de la banque suisse Julius Baer ont rejeté, à une majorité de 63,9% contre 36,1 %, une rémunérati­on de 5,4 millions d’euros par an pour le directeur général, Boris Collardi. Bref, maintenir l’équilibre est possible quand les dirigeants et les électeurs agissent. Louise-Marie Boucher Lévis, le 10 avril 2017

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