Un deuxième lieu de vote réclamé à Montréal
Àmoins de deux semaines du dernier tour de l’élection présidentielle française, une pétition demande l’ouverture d’un deuxième site de vote pour les quelque 57 000 électeurs montréalais inscrits sur la liste électorale.
Samedi, lors du premier tour, de nombreux électeurs ont dû attendre en file jusqu’à trois heures sous la pluie pour exercer leur droit de vote au Collège Stanislas, dans Outremont. Selon plusieurs témoignages, des centaines d’entre eux ont rebroussé chemin.
Afin que cette situation ne se reproduise pas au deuxième tour, qui se tiendra le 6 mai à Montréal, le candidat socialiste aux élections législatives en Amérique du Nord, Yan Chantrel, a lancé une pétition qui demande à l’administration consulaire de Montréal d’ouvrir un deuxième site afin d’éviter « qu’une foule se dirige à un seul endroit » comme ce fut le cas samedi.
Le Collège international Marie de France, propriété du gouvernement français, a été suggéré à cet effet. Davantage de bureaux de vote et d’employés sur les lieux sont aussi réclamés «afin de permettre l’exercice de notre droit démocratique ».
Lundi soir, la pétition avait recueilli près de 5000 signatures. M. Chantrel la déposera vendredi matin dans le cadre d’une réunion consulaire qui «abordera la question de l’organisation des élections».
Le député actuel d’Amérique du Nord, le républicain Frédéric Lefebvre, blâme le consulat pour le déroulement chaotique du vote de samedi. «C’est inconséquent de prévoir un seul lieu de vote pour près de 60 000 inscrits», a-t-il déclaré au Devoir.
Dimanche, il a adressé une lettre au président François Hollande lui demandant «de déployer des moyens exceptionnels afin de permettre à chacun de voter à l’étranger, et notamment en Amérique du Nord, dans les meilleures conditions ».
«J’attends des éléments concrets, a-t-il précisé en entrevue. On m’a assuré que des améliorations seraient faites, mais je ne sais pas qu’elle en sera la nature», a fait valoir le député, qui demande une rencontre avec la consule générale de France à Montréal, Catherine Feuillet.
M. Chantrel a répété à plusieurs reprises en entrevue que «le consulat travaille activement » à trouver des solutions pour améliorer le déroulement du vote. « Il y a eu des failles au niveau du dispositif qui a été mis en place, reconnaît-il. Mais mon but n’est pas de savoir à qui est la faute. On est dans une situation d’urgence, le second tour est dans très peu de temps », soutient-il.
Nos demandes d’entrevue au consulat de France à Montréal sont restées sans réponse lundi. L’établissement était exceptionnellement fermé « pour donner une pause aux employés qui ont travaillé jusqu’à 4 h» dans la nuit de samedi à dimanche, a expliqué le conseiller de presse de l’ambassade de France à Ottawa, Eric Navel, précisant que le déroulement du vote relève du consulat et non de l’ambassade.