Les Algonquins d’Abitibi exigent d’être consultés
Même si le gouvernement Couillard a autorisé l’expansion de la mine Canadian Malartic, le projet ne peut aller de l’avant sans une consultation « adéquate » des Premières Nations, préviennent les leaders de quatre communautés algonquines de la région. Ils n’excluent pas de recourir aux tribunaux pour obtenir gain de cause.
« Le gouvernement du Québec a une obligation constitutionnelle de nous consulter et de nous accommoder avant d’autoriser tout projet d’exploitation sur notre territoire ancestral », résume le chef d’Abitibiwinni, David Kistabish.
Or, il affirme que les quatre communautés algonquines de la région n’auraient pas été consultées de façon « adéquate » avant la décision de permettre à Canadian Malartic de doubler la superficie de sa mine d’or à ciel ouvert.
Les Premières Nations soutiennent pourtant qu’elles sont en droit d’obtenir une « entente » avec la minière sur les impacts, mais aussi les retombées économiques de l’exploitation.
Recours aux tribunaux
Les communautés ne s’opposent pas formellement à la poursuite de l’activité minière, mais elles entendent bel et bien faire respecter leur droit à une consultation.
« Nous comptons prendre tous les moyens à notre disposition afin de protéger nos droits. La solution idéalement passe par la négociation, mais, si nécessaire, nous n’excluons pas le recours aux tribunaux », souligne David Kistabish.
Le cabinet du ministre de l’Environnement, David Heurtel, affirme pour sa part que, dans le cadre de l’évaluation du projet, « le gouvernement du Québec a réalisé une analyse sérieuse de ses obligations à l’endroit des communautés autochtones ».
Échanges et négociations
Des échanges ont eu lieu avec les communautés, ajoute le cabinet, en précisant que cela a amené le gouvernement à prendre en compte certaines considérations, dont celle concernant les milieux humides qui seront détruits par le projet.
Du côté de Canadian Malartic, on précise que des « négociations » sont en cours « depuis plus d’un an » avec les diverses communautés concernées par l’exploitation de la mine, et ce, « afin d’en venir à une entente ».
« Par celle-ci, et en accord avec nos principes de développement durable, nous sommes prêts à nous engager à générer des retombées positives pour ces communautés notamment par la création de projets structurants, la formation, l’éducation, les emplois et l’entrepreneuriat », fait valoir la porteparole de la minière, Doris Blackburn.