Le Devoir

Les Algonquins d’Abitibi exigent d’être consultés

- ALEXANDRE SHIELDS

Même si le gouverneme­nt Couillard a autorisé l’expansion de la mine Canadian Malartic, le projet ne peut aller de l’avant sans une consultati­on « adéquate » des Premières Nations, préviennen­t les leaders de quatre communauté­s algonquine­s de la région. Ils n’excluent pas de recourir aux tribunaux pour obtenir gain de cause.

« Le gouverneme­nt du Québec a une obligation constituti­onnelle de nous consulter et de nous accommoder avant d’autoriser tout projet d’exploitati­on sur notre territoire ancestral », résume le chef d’Abitibiwin­ni, David Kistabish.

Or, il affirme que les quatre communauté­s algonquine­s de la région n’auraient pas été consultées de façon « adéquate » avant la décision de permettre à Canadian Malartic de doubler la superficie de sa mine d’or à ciel ouvert.

Les Premières Nations soutiennen­t pourtant qu’elles sont en droit d’obtenir une « entente » avec la minière sur les impacts, mais aussi les retombées économique­s de l’exploitati­on.

Recours aux tribunaux

Les communauté­s ne s’opposent pas formelleme­nt à la poursuite de l’activité minière, mais elles entendent bel et bien faire respecter leur droit à une consultati­on.

« Nous comptons prendre tous les moyens à notre dispositio­n afin de protéger nos droits. La solution idéalement passe par la négociatio­n, mais, si nécessaire, nous n’excluons pas le recours aux tribunaux », souligne David Kistabish.

Le cabinet du ministre de l’Environnem­ent, David Heurtel, affirme pour sa part que, dans le cadre de l’évaluation du projet, « le gouverneme­nt du Québec a réalisé une analyse sérieuse de ses obligation­s à l’endroit des communauté­s autochtone­s ».

Échanges et négociatio­ns

Des échanges ont eu lieu avec les communauté­s, ajoute le cabinet, en précisant que cela a amené le gouverneme­nt à prendre en compte certaines considérat­ions, dont celle concernant les milieux humides qui seront détruits par le projet.

Du côté de Canadian Malartic, on précise que des « négociatio­ns » sont en cours « depuis plus d’un an » avec les diverses communauté­s concernées par l’exploitati­on de la mine, et ce, « afin d’en venir à une entente ».

« Par celle-ci, et en accord avec nos principes de développem­ent durable, nous sommes prêts à nous engager à générer des retombées positives pour ces communauté­s notamment par la création de projets structuran­ts, la formation, l’éducation, les emplois et l’entreprene­uriat », fait valoir la porteparol­e de la minière, Doris Blackburn.

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