Les hirondelles changent d’adresse
Pour que les hirondelles à front blanc continuent de faire le printemps aux abords du pont Champlain — où vit la plus importante colonie au Québec —, il faudra les déménager elles aussi. Car elles font leur nid depuis plusieurs années sur la structure de béton, très propice à la construction de leurs petits condominiums de boue, qu’elles réutilisent année après année lorsqu’elles reviennent du sud. « Plusieurs hirondelles vont perdre leur nid lorsque le pont va être démantelé », confirme Martin Chiasson, directeur de l’environnement à la société Ponts Jacques Cartier et Champlain Inc. (PJCCI)
Les hirondelles construisent leurs nids très près les uns des autres. « Elles vont préférer le béton, car c’est plus poreux. C’est pourquoi on en voit moins sur le pont Victoria, dont la structure est en métal», explique Marilou G. Skelling, biologiste et directrices des opérations chez Services environnementaux Faucon. Ces messagères du printemps vont aussi privilégier les structures anthropiques et si possible avec des angles qui limitent leurs efforts et facilitent leur savante ingénierie.
C’est pourquoi, depuis deux ans, trois modèles de poutrelles de nidification, semblables à celles adoptées par les hirondelles, ont été testés. Un modèle a fait mouche auprès des hirondelles à front blanc et sera installé en grand nombre en particulier sur l’estacade, pour les encourager à y bâtir et à délaisser l’actuel pont. «On ne peut pas leur mettre des panneaux de signalisation et des lumières pour les attirer, plaisante Mme Skelling. Mais avec les éléments qu’on met en place, il y a de fortes chances qu’elles y aillent.»