Le groupe de presse Time renonce à trouver un repreneur ou un partenaire
New York — Le groupe de presse Time Inc. a indiqué vendredi renoncer à trouver un repreneur ou un partenaire, près de cinq mois après s’être officiellement mis en quête d’un adossement, une décision très mal accueillie par les marchés.
«Même si Time Inc. n’est pas à l’origine de ce processus, le conseil d’administration, assumant ses responsabilités, a passé en revue plusieurs marques d’intérêt avec l’aide de conseils extérieurs » (les banques Morgan Stanley et Bank of America), a indiqué le groupe, dans un communiqué publié vendredi.
« À l’issue de cet examen, le conseil a décidé que le groupe continuerait à suivre son plan stratégique», axé sur le développement interne, sans le concours d’un partenaire extérieur, a précisé Time.
Le plan stratégique prévoit notamment de pousser les feux dans le numérique, de s’appuyer sur les marques fortes du groupe pour enrichir l’offre, en passant par la vidéo, des accords de licence, l’événementiel ou le lancement de nouveaux produits.
Il implique une « refonte agressive de la structure de coûts» du groupe, laissant entrevoir un plan d’économies d’ampleur.
L’annonce a été très mal accueillie par les marchés. Le cours, qui s’était apprécié de 32 % depuis le 25 novembre, a dévissé de 17,08 %, à 15,18 dollars, lors des premiers échanges à la Bourse de New York, dans un marché en légère hausse (+0,02 %).
Time Inc. est le résultat d’une scission opérée en juin 2014 par le groupe de médias et de cinéma américain Time Warner, qui souhaitait se défaire de ses activités de presse, sous pression comme le reste du secteur.
Ce qui était autrefois le joyau du groupe, avec un portefeuille de 100 titres de presse, notamment le prestigieux Time, mais aussi l’hebdomadaire People, Fortune et le magazine sportif Sports Illustrated, peine désormais à surnager financièrement.
Le développement de ses activités numériques ne lui a, pour l’instant, pas permis de compenser le déclin du papier. En 2015, il a enregistré une baisse de 5% de son chiffre d’affaires, à 3,1 milliards de dollars, due, pour partie, à un repli de 10 % de ses revenus publicitaires tirés des éditions imprimées.
Le ralentissement des revenus publicitaires et la chute du cours de l’action ont contraint le groupe à passer une provision de 952 millions de dollars l’an passé.
Fin novembre, la presse américaine avait fait état du rejet par le conseil d’administration d’une offre de l’homme d’affaires Edgar Bronfman Jr., héritier de l’empire Seagram et ancien directeur général de l’étiquette Warner Music.
Ce qui était autrefois le joyau du groupe Time Warner, avec 100 titres, peine désormais à surnager financièrement