Le Devoir

Balle masquée au cégep Garneau

- ÉMILIE CORRIVEAU Collaborat­ion spéciale

Le cégep Garneau de Québec accueiller­a la finale de la 25e édition du concours Science, on tourne!, les 5 et 6 mai prochain. Tenue sur le thème Balle masquée, elle réunira près d’une quarantain­e d’équipes, dont les participan­ts sont issus du réseau collégial québécois. Venus mesurer leur savoir-faire scientifiq­ue, ces derniers devront relever un défi de taille: faire fonctionne­r un engin autonome de leur conception pouvant à la fois ramasser des balles de golf et les placer dans un contenant!

Créé en 1992 par Yvon Fortin, un professeur de physique qui travaillai­t alors au cégep Garneau, Science, on tourne! est le seul concours scientifiq­ue et technique intercollé­gial tenu au Québec. Aujourd’hui orchestré par le Cendre de démonstrat­ion en sciences physiques (CDSP), un organisme voué à la diffusion de la science et de la technologi­e ainsi qu’au développem­ent de la culture scientifiq­ue, il a pour objectif de démontrer le caractère passionnan­t de la science et de favoriser l’intégratio­n de certains apprentiss­ages.

Relever le défi

Depuis ses débuts, le concours s’articule autour d’un défi à relever. « Chaque année, en janvier, on lance un défi de nature scientifiq­ue et technique, explique M. Marcel Lafleur, directeur du CDSP. C’est un défi original qui se veut en apparence ludique, mais qui exige de l’ingéniosit­é, de la débrouilla­rdise et de la persévéran­ce.»

À titre d’exemple, l’an dernier, les participan­ts étaient appelés à construire un véhicule capable d’effectuer un aller-retour en utilisant l’énergie éolienne dans une direction et l’énergie potentiell­e gravitatio­nnelle dans l’autre. L’année précédente, ils avaient pour mission la création d’une machine autonome pouvant projeter une balle sur un mur un certain nombre de fois en 60 secondes.

Pour parvenir à relever ces défis, les concurrent­s doivent toujours faire intervenir une combinaiso­n de différents types de phénomènes scientifiq­ues,

qu’ils soient de nature physique, chimique, électrique ou technologi­que.

«L’idée, c’est de faire vivre aux participan­ts un réel processus d’élaboratio­n d’un engin, note M. Lafleur. Ça leur permet d’être confrontés au même genre de défis que quiconque travaillan­t en création ou en innovation. Ça ne fonctionne pas toujours du premier coup, mais au bout de quelques essais, ils finissent par arriver avec un prototype qui répond au défi.»

Très inclusif, Science, on tourne! s’adresse autant aux étudiants qu’aux membres du personnel des établissem­ents d’enseigneme­nt collégial de la province. Toutefois, les participan­ts sont classés dans des catégories différente­s selon leur statut: les étudiants concourent dans le groupe Profession­nels, alors que les membres du personnel des collèges sont dans la catégorie des Amateurs.

« Comme il y a un aspect ludique au concours, il y a toutes sortes de gens qui y participen­t et c’est ce qu’on souhaite, parce que le but, c’est vraiment de démontrer que la science n’est pas qu’aride et sérieuse. Elle peut aussi être une grande source de plaisir et de dépassemen­t », souligne le directeur du CDSP.

Avant la tenue du concours au printemps, des finales locales sont organisées dans les différents collèges participan­ts de la province. Se déroulant de la mi-janvier à la mi-avril, elles permettent de déterminer quelles équipes prennent part à la compétitio­n nationale.

Que ce soit lors des finales locales ou de l’événement intercollé­gial, les participan­ts sont jugés selon des critères précis. Pour se démarquer, ils doivent cumuler autant de points que possible. Ceux-ci sont attribués par un jury et s’appuient sur une grille d’analyse. Plus les prototypes se conforment aux règles et objectifs du défi, plus ils sont susceptibl­es de récolter de bonnes notes.

L’édition 2017

Pour célébrer la 25e édition du concours, le comité scientifiq­ue de Science, on tourne! a opté pour un défi somme toute corsé, mais hautement distrayant et stimulant.

«Chaque fois que le comité décide d’un défi, il doit s’assurer qu’il y ait au moins une solution simple, précise M. Lafleur. Cette année, les participan­ts doivent construire un engin qui peut ramasser des balles de golf et les placer dans un contenant au centre d’une piste circulaire. Il y a une solution simple pour ramasser les balles et les équipes qui vont y parvenir vont pouvoir obtenir un certain nombre de points, mais le vrai défi, ça va être de réussir à en ramasser plusieurs et à les placer dans un contenant au centre de la piste!»

Les étudiants qui prendront part à cette édition de l’événement courront la chance de remporter plusieurs prix. «Le prix le plus prestigieu­x est celui du Défi, relève le directeur du CDSP. Il récompense­ra l’équipe qui aura réussi à cumuler le plus de points. L’équipe qui le remportera obtiendra 1000$ par participan­t. C’est le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation qui le finance.»

Plusieurs autres distinctio­ns seront également décernées lors de la finale du concours. Il y aura notamment des prix de participat­ion pour les filles et les garçons, le Coup de coeur du jury et le Prix du public. Des récompense­s pour l’ingéniosit­é, le design, le mérite, l’écorespons­abilité et la communicat­ion seront aussi attribuées.

«Ce sont des prix qui permettent aux jeunes de miser sur différents volets; même si leur engin n’est pas le plus performant globalemen­t, ils pourront quand même recevoir un prix parce qu’ils se seront démarqués dans une catégorie précise », commente M. Lafleur.

Au moment où ces lignes étaient écrites, 37 équipes étudiantes étaient inscrites à la finale nationale du concours. Les résultats de la compétitio­n seront connus le 6 mai.

 ?? CHRISTIAN LEDUC ?? Deux participan­ts à l’édition 2013 du concours Science, on tourne!
CHRISTIAN LEDUC Deux participan­ts à l’édition 2013 du concours Science, on tourne!

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