Le Devoir

Reconnaîtr­e le 1er mai

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Le 1er mai est la fête internatio­nale du Travail, mais qu’attend donc le Québec pour l’officialis­er? La confusion entre la fête du Travail célébrée en septembre et celle célébrée le 1er mai, perdure depuis trop longtemps.

Rappelons-nous que c’est à la suite d’un large mouvement de grèves déclenché le 1er mai 1886 aux États-Unis afin d’obtenir la journée de travail de huit heures que tout a commencé.

Pour triste mémoire, cette grève fit trois morts parmi les travailleu­rs de la société MC Cormick à Chicago. Puis, le lendemain de cette tuerie, une bombe explosa, tuant sept policiers et en blessant plus de 70 autres. Parmi les leaders de cette grève, malgré les preuves incertaine­s de leur implicatio­n dans cet acte, huit ouvriers furent condamnés et quatre d’entre eux furent pendus.

C’est la deuxième Internatio­nale socialiste, réunie à Paris trois ans plus tard, qui déclara le 1er mai jour chômé en l’honneur des événements de Chicago. Depuis lors, ce jour est reconnu presque partout dans le monde comme la Journée internatio­nale des travailleu­ses et des travailleu­rs. C’est une journée de réflexion et de gloire d’avoir pu contribuer à réduire de parfois plus de 16 heures à 8 heures la durée maximale d’une journée de travail.

La Fédération américaine, quant à elle, a choisi le mois de septembre pour cette fête du Travail (Labor Day), jetant ainsi dans l’oubli la lutte de ces personnes mortes pour contrer l’abus.

Pourquoi le Québec devrait-il s’aligner sur cette perte de mémoire, pourquoi devrionsno­us être à la remorque des États-Unis?

Depuis plusieurs décennies au Québec, nous assistons en ce 1er mai à des rassemblem­ents de travailleu­ses et travailleu­rs portant des revendicat­ions de justice sociale et de politiques économique­s au service des citoyens entre autres. Malheureus­ement, cette fête n’est pas chômée et, pourtant, ce 1er mai devrait être en cohérence avec l’ensemble des travailleu­ses et travailleu­rs de tous les pays.

Demandons et exigeons du Québec cette reconnaiss­ance sociale et politique envers les travailleu­ses et travailleu­rs qui sont au quotidien sur la première ligne de feu pour réaliser le développem­ent et l’avenir du Québec. Marie Marsolais Le 27 avril 2017

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