Le Manitoba aménage à sa frontière américaine un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile
Gretna — Afin de répondre à l’afflux de demandeurs d’asile provenant des États-Unis, le gouvernement du Manitoba a converti une ancienne résidence pour personnes âgées en centre d’accueil temporaire pour migrants.
Le centre réaménagé se situe à Gretna, un poste frontalier officiel situé près d’Emerson, petite ville de moins de 700 habitants où les demandeurs d’asile entrent au Canada à travers les champs depuis plusieurs semaines. Le gouvernement progressiste-conservateur explique que le centre offrira provisoirement un toit et des repas aux migrants, mais aussi de l’aide pour remplir toutes les formalités de leur demande de statut de réfugié.
Le gouvernement prévoit que la résidence, actuellement vacante, pourra accueillir provisoirement jusqu’à 60 personnes; la vaste majorité des demandeurs d’asile seront transférés à Winnipeg quelques jours après leur arrivée.
À travers champs
Plus de 330 personnes sont arrivées au Manitoba de janvier à la fin mars en traversant champs et fossés. Plusieurs sont originaires d’Afrique et ont craint d’être déportés dans leur pays depuis le durcissement de ton de l’administration américaine à la suite de l’élection de Donald Trump.
Au cours des mois de janvier, février et mars, la Gendarmerie royale du Canada a intercepté 1855 personnes entrées de façon irrégulière au Canada en provenance des États-Unis pour demander asile.
Ces demandeurs d’asile ne veulent pas venir au Canada en franchissant un poste frontalier officiel parce qu’en vertu de l’accord canado-américain sur les « tiers pays sûrs », les réfugiés doivent faire leur demande dans le premier pays qui les accueille. En se présentant à un poste frontalier officiel, ces migrants venus des États-Unis seraient donc immédiatement retournés là-bas. Par contre, s’ils réussissent à entrer de façon irrégulière au Canada, le gouvernement canadien doit étudier leur demande.
Le gouvernement manitobain précise que les demandeurs d’asile ne représentent aucune menace à la sécurité publique. «Le processus de vérification de l’Agence des services frontaliers du Canada est rigoureux: les personnes dont l’identité ne peut être établie, ou qui traînent un passé violent, sont détenues à la frontière», lit-on dans un document d’information destiné aux résidants de la région frontalière.
Le centre devrait accueillir ses premiers demandeurs d’asile ce mois-ci, mais les autorités préviennent qu’il ne s’agit pas d’une « stratégie permanente à long terme».