Le Devoir

Stéphane Dion boudé à l’Union européenne

- HÉLÈNE BUZZETTI Correspond­ante parlementa­ire à Ottawa

Stéphane Dion ne portera finalement pas deux chapeaux diplomatiq­ues. Ottawa a annoncé lundi que l’ancien ministre et député de Saint-Laurent sera comme prévu ambassadeu­r du Canada en Allemagne, mais seulement «envoyé spécial» auprès de l’Union européenne.

«Suite à des consultati­ons menées auprès des partenaire­s européens, il a été convenu que cette nomination sera le meilleur moyen de donner suite à l’engagement du premier ministre de resserrer les liens qui unissent le Canada et l’Europe », est-il écrit dans le communiqué de presse.

On comprend entre les lignes que l’Union européenne a refusé la demande d’agrément de M. Dion en tant qu’ambassadeu­r, n’acceptant pas un titulaire à temps partiel. Car telle était la volonté première du gouverneme­nt libéral: nommer M. Dion ambassadeu­r autant à Berlin qu’à Bruxelles. Il n’est pas coutume qu’un pays étranger refuse carrément la nomination d’un ambassadeu­r chez lui. Mais l’absence de réponse de l’Union européenne — alors que le premier ministre annonçait cette nomination il y a trois mois — laissait transparaî­tre l’inconfort face à cette double nomination.

Le poste d’envoyé spécial est tout aussi inhabituel. Le spécialist­e et ex-conseiller de M. Dion, Jocelyn Coulon, indique qu’à sa connaissan­ce, c’est la première fois que le Canada se dote d’un tel poste. Le communiqué de presse dit que son poste consistera à « assurer la cohérence de l’ensemble des activités des missions diplomatiq­ues canadienne­s » sur le Vieux Continent.

L’actuel ambassadeu­r canadien à l’Union européenne, Daniel Costello, conser vera le poste qu’il occupe depuis seulement un an et demi. « M. Dion travailler­a de près avec [M. Costello] pour donner un élan encore plus grand aux relations Canada-Union européenne », dit le communiqué.

Rappelons que Justin Trudeau avait offert ces deux postes à M. Dion début janvier en remplaceme­nt de son siège au cabinet perdu lors du remaniemen­t ministérie­l. M. Dion avait mis trois semaines à accepter l’offre du premier ministre.

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Stéphane Dion

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