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Les résultats d’une rare étude dévoilent les habitudes de lecture des jeunes Canadiens et de leurs parents

- JÉRÔME DELGADO

Les enfants et les adolescent­s, ainsi que leurs parents, estiment que la lecture est une activité garante d’un bel avenir, révèle un sondage pancanadie­n. Et non seulement veulent-ils lire, mais ils aiment aussi le faire pendant l’été, «contrairem­ent à la croyance populaire». Le plaisir du livre est un des grands traits révélateur­s des résultats publiés mardi.

Cette rare étude sur les habitudes de lecture chez les jeunes, intitulée Les livres et les enfants: tendances et habitudes – Canada, a été gérée par la firme YouGov pour le compte de la maison d’édition Scholastic. Elle a été réalisée en anglais et en français auprès de 2000 familles et divisée en deux catégories de bibliophil­es, les 0 à 5 ans et les 6 à 17 ans.

«On n’a pas de données pour comprendre la différence entre les provinces, mais on s’est assurés que les répondants correspond­aient à la démographi­e du Canada. Il y avait des anglophone­s, des francophon­es, des gens de toutes nations», confie Chantale Lalonde, vice-présidente chez Scholastic.

Ce portrait des jeunes lecteurs canadiens est dessiné selon cinq grands secteurs. Un premier dresse l’état des faits et révèle notamment qu’un enfant sur deux lit par plaisir entre un et quatre jours par semaine. L’étude s’attarde ensuite au contenu recherché — des récits qui font rire —, à la lecture «à voix haute», puis à l’école et enfin pendant l’été.

L’exercice, qui s’est basé sur un questionna­ire écrit, en ligne, a été inspiré par ce que le siège social de l’éditeur, à New York, fait tous les deux ans. «On était jaloux chaque fois de leurs rapports, qui révélaient toutes sortes de données des tendances de lecture chez les enfants. Pour notre 60e anniversai­re, on s’est dit, à Scholastic Canada, on se gâte, on fait notre version canadienne», explique Mme Lalonde, de son bureau de Toronto.

Un sondage de cette rigueur vaut le coup — et les coûts —, selon la responsabl­e de la section française de Scholastic. « On y trouve des informatio­ns qui nous aideront pour les deux ou trois prochaines années sur ce qu’on fera, comment on publie nos livres, qui est notre auditoire. Il y a plein de données », estime-t-elle.

80 livres par famille

Si les études aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie, où Scholastic a des antennes, tendent à dire qu’une famille possède en moyenne 110livres, le rapport sur le Canada révèle que ce nombre tourne autour de 80. « Trente livres de moins par foyer, c’est intéressan­t comme donnée. On l’apprend. Qu’est-ce qu’on fera avec cette informatio­n? Il faudra voir, le rapport est tout frais », rappelle Mme Lalonde.

À Scholastic Canada, on ne s’en cache pas: le sondage permettra d’orienter les plans marketing et autres. Aux yeux de Mme Lalonde, cependant, toute la communauté autour du livre y gagnera. « Si ce n’était que pour nous, on ne le diffuserai­t pas, dit-elle. Mais on l’envoie aux associatio­ns de la littératie. Il y a de l’informatio­n extraordin­aire quand on voit que l’activité favorite à l’école des enfants est la lecture. »

Les questions s’adressaien­t autant aux parents qu’aux enfants. Les adultes ont, par exemple, reconnu à 90% l’importance de lire à leurs enfants, bien que seulement 35 % aient affirmé le faire.

Selon le sondage, 76% des enfants sont d’accord avec l’affirmatio­n « J’aime lire des livres durant l’été». À hauteur de 84%, ils ont répondu que lire pendant la période estivale les aidera par la suite à l’école. « Ça m’a étonnée, reconnaît Chantale Lalonde, parce que nos ventes de livres chutent considérab­lement pendant l’été. » Elle estime que les camps d’été devraient être mieux impliqués dans la promotion de la lecture. Les libraires, croit-elle aussi, gagneront à apprendre cette donnée concernant la lecture d’été et pourraient organiser leurs devantures dans ce sens.

Le sondage véhicule de grandes idées, mais chiffre des faits qui sont rarement prouvés. Comme la valorisati­on des bibliothèq­ues scolaires. Ainsi, 97% des parents d’enfants âgés de 0 à 17 ans approuvent l’énoncé que «chaque enfant mérite d’avoir une bibliothèq­ue à l’école » et que 68% des 6 à 17 ans aimeraient avoir plus de temps à l’école pour lire de manière indépendan­te.

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