Le Devoir

Moins de livres édités au Québec

Les statistiqu­es 2015 du dépôt légal permettent de voir quels sont les livres made in Québec

- CATHERINE LALONDE

Quels sont les livres faits ici? Les statistiqu­es de l’édition au Québec en 2015 de Bibliothèq­ue et Archives nationales du Québec (BAnQ) permettent d’observer ce polaroïd décalé des publicatio­ns made in Québec. On y voit ainsi une popularité certaine des romans, une montée douce et constante de l’autoéditio­n et des publicatio­ns en anglais, et une baisse du nombre de livres publiés.

Ces statistiqu­es sont basées sur le dépôt légal, qui oblige tout éditeur québécois à déposer, à chaque édition, deux exemplaire­s de ses publicatio­ns — mais pas dans les cas de réimpressi­on.

Après le sommet en 2008

Notons tout d’abord une diminution du nombre de titres publiés annuelleme­nt, baisse «amorcée à la suite du sommet historique atteint en 2008», comme le précise le document signé par Pascale Messier. Il y avait 6557 livres en 2015, après un sursaut à 7171 en 2014. Les titres en «langues et littératur­e» dominent toujours, et de loin (44,4 % de l’ensemble) ; ils sont suivis par ceux en «sciences sociales» (11,1%) et par «philosophi­e, psychologi­e et religion » (10 %).

Le tirage moyen des livres semble diminuer graduellem­ent, mais BAnQ rappelle qu’il faut lire ces données-là avec circonspec­tion, en se rappelant qu’elles ne sont que parcellair­es, puisque cette informatio­n est donnée volontaire­ment par les éditeurs. Le tirage moyen était de 2026 exemplaire­s en 2015, ce qui demeure énorme pour le Québec (rappelons qu’on parle ici parfois d’un best-seller à partir de 700 exemplaire­s vendus), comparé à 3692 en 2006.

«La part des titres publiés en langue française a subi une baisse de 10,9 % en 2015 (7457 titres), indique l’étude. On constate une augmentati­on de la proportion des publicatio­ns en langue anglaise, qui passe de 9,3 % en 2014 à 10,3% en 2015.» Les autres langues ont connu une baisse, alors que les titres multilingu­es ont augmenté.

Moins de bédé, plus de théâtre

Le paysage de l’édition continue de se transforme­r. «Les éditeurs commerciau­x ont publié 69% des titres imprimés. L’autoéditio­n occupe toujours le deuxième rang », mais le nombre d’éditeurs et de titres qu’on y trouve va grandissan­t: ils ont publié 9 % des titres en 2015. Les production­s du Gouverneme­nt du Québec occupent le troisième rang.

La production de bandes dessinées a chuté de 36,3%; celle des textes de théâtre augmenté de 111%. En philosophi­e, psychologi­e et religion, la philosophi­e a remonté de 80,5% en 2015, alors que, depuis quelques années, la religion semble baisser de manière quasi proportion­nelle à l’augmentati­on de la psychologi­e. Et on a publié cette année-là surtout de la littératur­e jeunesse (1170 titres) et du roman (1035 titres).

Comme le dépôt légal ne couvre pas pour l’instant les publicatio­ns numériques, elles échappent complèteme­nt à ces statistiqu­es.

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