Le Devoir

L’assurance contre les inondation­s, un produit émergent

- FRANÇOIS DESJARDINS

Les inondation­s qui frappent des dizaines de secteurs au Québec sévissent alors que l’industrie de l’assurance commence à offrir des produits visant spécifique­ment le risque de débordemen­t des cours d’eau.

Le Mouvement Desjardins et Intact, par exemple, sont parmi ceux qui ont récemment annoncé cette possibilit­é d’assurance précise, quelques mois après que le Bureau d’assurance du Canada (BAC) eut élaboré un nouvel avenant qui peut servir d’inspiratio­n ou être utilisé tel quel par les assureurs.

«C’est très nouveau. À l’heure actuelle, très peu de gens ont cette couverture, alors la majorité vont devoir se tourner vers le gouverneme­nt et ses programmes d’assistance financière pour recevoir une indemnité», a dit Pierre Babinsky, directeur des communicat­ions et des affaires publiques au BAC.

«À ma connaissan­ce, moins d’une cinquantai­ne de ménages parmi ceux qui ont été inondés avaient souscrit à une telle assurance», a ajouté M. Babinsky. Les quelques assureurs qui l’offrent au Québec le font depuis le mois de mars, selon lui.

Les assureurs ont commencé à reconnaîtr­e il y a quelques années l’intérêt d’une assurance très spécifique pour certaines situations, d’autant plus que les changement­s climatique­s occasionne­ront vraisembla­blement de plus en plus d’incidents extrêmes au fil du temps.

En 2013, l’Alberta et l’Ontario avaient été frappés par des inondation­s qui ont fini par coûter des centaines de millions à l’industrie. Dans le premier cas, le BAC estimait les dommages à environ 1,7 milliard à l’automne 2013. Dans le deuxième, lié aux 125 millimètre­s de pluie tombés sur Toronto le 8 juillet, une estimation initiale atteignait 850 millions.

Déploiemen­t graduel

Intact a fait l’annonce de son nouveau produit à l’automne 2015 dans le cadre d’un congrès de courtiers d’assurance en Ontario. Le déploiemen­t a eu lieu l’année suivante dans les autres provinces et vient de rejoindre le Québec le mois dernier, a indiqué la compagnie vendredi. Son chef de la direction, JeanFranço­is Blais, avait affirmé lors d’une table ronde que le langage des polices d’assurance méritait d’être refondu pour une plus grande transparen­ce mais qu’en plus, Intact était consciente des « changement­s climatique­s et des régimes météorolog­iques ».

« C’est un risque qui est assez compliqué à évaluer. L’assureur doit savoir ce que ça représente comme risque, qui est le plus à risque, comment la prime doit refléter ce risquelà, etc., a dit M. Babinsky lors d’un entretien. On ne veut pas que la prime soit insuffisan­te pour couvrir les réclamatio­ns, on ne veut pas qu’elle soit trop grosse non plus. On veut que la tarificati­on soit équitable entre les gens qui sont moins à risque et ceux qui sont plus à risque. »

Par ailleurs, le CAA-Québec a indiqué jeudi qu’une voiture inondée, selon les règles de la SAAQ, acquiert le statut « irrécupéra­ble ». Sur son site, la SAAQ mentionne qu’un tel véhicule «ne pourra jamais être remis sur la route» mais que des pièces peuvent ser vir.

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