Le Devoir

Air Canada est prête à réagir à WestJet

- ROSS MAROWITS

Les dirigeants d’Air Canada affirment que la plus grande ligne aérienne au pays est en meilleure position qu’elle ne l’a été depuis plus de 10 ans pour réagir au projet de transporte­ur à très bas prix de son rival WestJet.

«En fait, nous avons beaucoup plus d’outils à notre dispositio­n, ce qui nous donne l’impression d’être bien mieux positionné­s pour répondre à ce qui nous sera présenté, peu importe de quoi il s’agira », a expliqué Ben Smith, président des transporte­urs de passagers d’Air Canada.

L’entreprise montréalai­se a effectué certains tests avec sa filiale Rouge sur certaines routes au pays, et elle pourrait réserver des avions pour faire concurrenc­e au nouveau service de base que WestJet compte lancer l’an prochain. En outre, certains sièges de catégorie «privilège» pourraient être retirés des avions de Rouge et d’Air Canada afin que ceux-ci aient le même nombre de places en classe économique que ceux de la nouvelle flotte de WestJet.

Air Canada a aussi plus de flexibilit­é en raison de la tendance de l’industrie à offrir de plus faibles tarifs, tout en augmentant les frais pour les bagages enregistré­s, les sièges réservés et d’autres services.

WestJet calcule que les lignes aériennes à très bas tarifs pourraient connaître une croissance et s’emparer de 5 % du marché canadien. Cependant, Air Canada affirme que le pays devra faire face à certains empêchemen­ts, comme des hausses de coûts, incluant les taxes, frais d’aéroports et frais de sécurité, qui sont différents de ceux aux États-Unis et en Europe.

Selon le chef de la direction, Calin Rovinescu, Air Canada n’aura pas de difficulté à s’ajuster à l’intention de WestJet d’étendre la portée de son service principal avec certaines destinatio­ns internatio­nales — notamment en ajoutant à sa flotte au moins 10 Boeing 787 Dreamliner­s à compter de 2019. «L’ajout de concurrenc­e différenti­elle est quelque chose qui, pour l’instant, ne nous inquiète pas », a indiqué M. Rovinescu aux analystes lors d’une conférence pour discuter des plus récents résultats trimestrie­ls du transporte­ur.

Air Canada a affiché une perte de 37 millions pour son premier trimestre, la hausse de 48 % des prix du carburant ayant fait grimper ses coûts d’exploitati­on. Le résultat s’est traduit par une perte par action de 14¢, ce qui se comparait à un bénéfice de 101 millions au premier trimestre de l’an dernier, alors que les prix du pétrole étaient près d’un creux de 13 ans. En excluant les éléments non récurrents, la perte ajustée a atteint 87 millions, soit 32 ¢ par action. Les revenus trimestrie­ls ont grimpé de 299 millions par rapport à l’an dernier, pour atteindre 3,64 milliards, mais les dépenses d’exploitati­on ont grimpé de 507 millions.

Air Canada a dû inscrire à ses résultats une provision de 30 millions liée à une amende imposée en mars à plusieurs transporte­urs de fret. Air Canada a indiqué qu’elle avait respecté la loi et qu’elle se défendrait contre les allégation­s.

Des éloges pour Bombardier

Bombardier s’est attiré les éloges d’Air Canada, qui a salué les efforts de l’entreprise québécoise qui, avec la CSeries, vient menacer le duopole de Boeing et Airbus. «Les technologi­es perturbatr­ices ont été à l’origine d’innovation­s importante­s dans l’histoire de l’industrie aéronautiq­ue, et nous ne sommes pas en faveur des efforts visant à les étouffer », a dit Calin Rovinescu. Les appareils de Boeing — dont les 787 Dreamliner et les 737 MAX — sont bien représenté­s dans la flotte d’Air Canada. La société a également été le premier client nord-américain d’envergure de la CSeries.

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GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE Selon Calin Rovinescu, Air Canada n’aura pas de difficulté­s à s’ajuster à l’intention de WestJet d’étendre la portée de son service.

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