Toujours vers de nouveaux sommets
«Nous avons choisi comme thème pour le 85e congrès de l’Acfas “Vers de nouveaux sommets” puisqu’en science, on vise toujours de nouveaux sommets», explique Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université McGill.
Elle-même chimiste, Mme Fortier explique que chaque fois qu’un chercheur atteint un «sommet» — c’est-à-dire les objectifs de recherche qu’il s’était fixés —, «on aperçoit de nouveaux sommets à atteindre, de nouvelles questions auxquelles répondre ».
Voilà qui reflète en même temps chaque congrès de l’Acfas, poursuit Mme Fortier. «L’Acfas est une merveilleuse occasion de rassembler en un même lieu des milliers de chercheurs oeuvrant dans toutes les sphères de la science», dit-elle.
Ce congrès annuel est d’ailleurs l’une des grandes rencontres scientifiques annuelles à se tenir à l’échelle internationale, note la chercheuse, qui est également membre de la prestigieuse AAAS — l’Association américaine pour l’avancement des sciences — l’équivalent de l’Acfas.
L’une des particularités d’un congrès de l’Acfas est la place qu’on accorde à la participation des jeunes chercheurs. Souvent, c’est même la première occasion pour eux de présenter leurs travaux. «Et ça, c’est vraiment remarquable, déclare Mme Fortier, car ça donne lieu à de belles rencontres. »
Les avantages d’un congrès pour un campus
La tenue d’un congrès de l’Acfas représente une entreprise d’envergure pour toute université, relate la principale et vice-chancelière de McGill. Le personnel de son université s’y consacre d’ailleurs depuis dix-huit mois.
« Un congrès de l’Acfas est une grosse affaire, dit-elle, mais pour chacune des universités québécoises, c’est un devoir d’en organiser un à tour de rôle. » C’est ainsi la troisième fois que McGill accueille l’Acfas.
Et c’est là une autre belle particularité des congrès de l’Acfas que de se tenir sur un campus, relate Suzanne Fortier. En effet, la plupart des congrès scientifiques d’envergure se tiennent dans des centres de congrès, où des équipes de professionnels organisent tout.
«Beaucoup de sociétés savantes ont abandonné ce modèle, justement parce que cela prend tellement de temps », constate Mme Fortier.
L’intérêt de cette formule est aussi de minimiser les coûts de la tenue du congrès, ce qui facilite la participation des jeunes chercheurs. «Ce qui est formidable avec l’Acfas, c’est justement d’accueillir un grand nombre d’étudiants», indique Suzanne Fortier.
En outre, elle s’enorgueillit de ce que son Université McGill possède un magnifique campus logé en plein coeur de Montréal. « Notre université existe depuis près de 200 ans, dit-elle. On a des édifices qui reflètent l’aspect historique de Montréal tout en ayant des installations à la fine pointe de la recherche. »
McGill fièrement français
Dans les années 1970, Suzanne Fortier a réalisé ses études de baccalauréat et de doctorat en cristallographie à l’Université McGill. Elle a par la suite enseigné la chimie à l’Université Queen’s, à Kingston, où elle a également été vice-principale à l’enseignement et à la recherche. Elle est finalement revenue à McGill en 2013 où elle travaille presque toujours… en français.
« Je puis vous dire qu’en comparaison avec l’époque où j’ai fait mes études ici, c’est le jour et la nuit », confie-t-elle.
Le français a pris énormément de place à McGill, constate Mme Fortier, puisque près de 60% de tous ceux qui fréquentent le campus — étudiants comme employés — peuvent converser en français. «On a beaucoup de gens dont le français est la langue maternelle», constate-t-elle, affirmant qu’elle passe donc une bonne partie de ses journées en français.
Voilà qui illustre bien, comme elle le fait valoir, que l’Université McGill se fait à présent un honneur de faire la promotion du français sur son campus. « On incite les étudiants à profiter de leur séjour ici et à Montréal pour apprendre le français, dit-elle. La culture d’expression française est vraiment pour nous un atout dont on se sert pour attirer les gens ici.»
À ne pas rater
Dans le cadre du Congrès de l’Acfas, l’Université McGill organise une foule de conférences et d’activités destinées au grand public. Suzanne Fortier mentionne trois visites qui lui tiennent particulièrement à coeur.
Elle nous convie d’abord à la découverte du cerveau. « Vous savez que Montréal et McGill figurent parmi les centres les plus réputés au monde dans l’étude du fonctionnement du cerveau, rappelle-t-elle. Nous vous invitons donc à visiter le Neuro, l’Institut neurologique de Montréal rattaché à McGill, où l’on recourt aux plus récentes technologies pour observer le cerveau. C’est fantastique à voir!»
McGill ouvrira également les portes de sa ferme McDonald, où une exposition intitulée «De l’étable à la table» sera présentée. On y traitera de la recherche de pointe en nutrition et en agroalimentaire.
Suzanne Fortier nous incite également à visiter l’École de musique de McGill, «l’une des plus réputées au monde», où on aura la chance de découvrir les plus récentes technologies utilisées en musique. «On vous présentera des choses qui n’ont jamais été montrées…» promet-elle.
« Cela vaut vraiment la peine de venir faire un tour chez nous!» dit-elle.