Le Devoir

Toujours vers de nouveaux sommets

- CLAUDE LAFLEUR Collaborat­ion spéciale

«Nous avons choisi comme thème pour le 85e congrès de l’Acfas “Vers de nouveaux sommets” puisqu’en science, on vise toujours de nouveaux sommets», explique Suzanne Fortier, principale et vice-chancelièr­e de l’Université McGill.

Elle-même chimiste, Mme Fortier explique que chaque fois qu’un chercheur atteint un «sommet» — c’est-à-dire les objectifs de recherche qu’il s’était fixés —, «on aperçoit de nouveaux sommets à atteindre, de nouvelles questions auxquelles répondre ».

Voilà qui reflète en même temps chaque congrès de l’Acfas, poursuit Mme Fortier. «L’Acfas est une merveilleu­se occasion de rassembler en un même lieu des milliers de chercheurs oeuvrant dans toutes les sphères de la science», dit-elle.

Ce congrès annuel est d’ailleurs l’une des grandes rencontres scientifiq­ues annuelles à se tenir à l’échelle internatio­nale, note la chercheuse, qui est également membre de la prestigieu­se AAAS — l’Associatio­n américaine pour l’avancement des sciences — l’équivalent de l’Acfas.

L’une des particular­ités d’un congrès de l’Acfas est la place qu’on accorde à la participat­ion des jeunes chercheurs. Souvent, c’est même la première occasion pour eux de présenter leurs travaux. «Et ça, c’est vraiment remarquabl­e, déclare Mme Fortier, car ça donne lieu à de belles rencontres. »

Les avantages d’un congrès pour un campus

La tenue d’un congrès de l’Acfas représente une entreprise d’envergure pour toute université, relate la principale et vice-chancelièr­e de McGill. Le personnel de son université s’y consacre d’ailleurs depuis dix-huit mois.

« Un congrès de l’Acfas est une grosse affaire, dit-elle, mais pour chacune des université­s québécoise­s, c’est un devoir d’en organiser un à tour de rôle. » C’est ainsi la troisième fois que McGill accueille l’Acfas.

Et c’est là une autre belle particular­ité des congrès de l’Acfas que de se tenir sur un campus, relate Suzanne Fortier. En effet, la plupart des congrès scientifiq­ues d’envergure se tiennent dans des centres de congrès, où des équipes de profession­nels organisent tout.

«Beaucoup de sociétés savantes ont abandonné ce modèle, justement parce que cela prend tellement de temps », constate Mme Fortier.

L’intérêt de cette formule est aussi de minimiser les coûts de la tenue du congrès, ce qui facilite la participat­ion des jeunes chercheurs. «Ce qui est formidable avec l’Acfas, c’est justement d’accueillir un grand nombre d’étudiants», indique Suzanne Fortier.

En outre, elle s’enorgueill­it de ce que son Université McGill possède un magnifique campus logé en plein coeur de Montréal. « Notre université existe depuis près de 200 ans, dit-elle. On a des édifices qui reflètent l’aspect historique de Montréal tout en ayant des installati­ons à la fine pointe de la recherche. »

McGill fièrement français

Dans les années 1970, Suzanne Fortier a réalisé ses études de baccalauré­at et de doctorat en cristallog­raphie à l’Université McGill. Elle a par la suite enseigné la chimie à l’Université Queen’s, à Kingston, où elle a également été vice-principale à l’enseigneme­nt et à la recherche. Elle est finalement revenue à McGill en 2013 où elle travaille presque toujours… en français.

« Je puis vous dire qu’en comparaiso­n avec l’époque où j’ai fait mes études ici, c’est le jour et la nuit », confie-t-elle.

Le français a pris énormément de place à McGill, constate Mme Fortier, puisque près de 60% de tous ceux qui fréquenten­t le campus — étudiants comme employés — peuvent converser en français. «On a beaucoup de gens dont le français est la langue maternelle», constate-t-elle, affirmant qu’elle passe donc une bonne partie de ses journées en français.

Voilà qui illustre bien, comme elle le fait valoir, que l’Université McGill se fait à présent un honneur de faire la promotion du français sur son campus. « On incite les étudiants à profiter de leur séjour ici et à Montréal pour apprendre le français, dit-elle. La culture d’expression française est vraiment pour nous un atout dont on se sert pour attirer les gens ici.»

À ne pas rater

Dans le cadre du Congrès de l’Acfas, l’Université McGill organise une foule de conférence­s et d’activités destinées au grand public. Suzanne Fortier mentionne trois visites qui lui tiennent particuliè­rement à coeur.

Elle nous convie d’abord à la découverte du cerveau. « Vous savez que Montréal et McGill figurent parmi les centres les plus réputés au monde dans l’étude du fonctionne­ment du cerveau, rappelle-t-elle. Nous vous invitons donc à visiter le Neuro, l’Institut neurologiq­ue de Montréal rattaché à McGill, où l’on recourt aux plus récentes technologi­es pour observer le cerveau. C’est fantastiqu­e à voir!»

McGill ouvrira également les portes de sa ferme McDonald, où une exposition intitulée «De l’étable à la table» sera présentée. On y traitera de la recherche de pointe en nutrition et en agroalimen­taire.

Suzanne Fortier nous incite également à visiter l’École de musique de McGill, «l’une des plus réputées au monde», où on aura la chance de découvrir les plus récentes technologi­es utilisées en musique. «On vous présentera des choses qui n’ont jamais été montrées…» promet-elle.

« Cela vaut vraiment la peine de venir faire un tour chez nous!» dit-elle.

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UNIVERSITÉ MCGILL L’Université McGill sera l’hôte du congrès annuel de l’Acfas pour la troisième fois, ce qui permettra à de nombreux étudiants d’y assister.
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Suzanne Fortier

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