Le Devoir

La saison agricole retardée par les inondation­s.

- ALEXANDRE SHIELDS

Les inondation­s qui frappent le Québec n’ont pas provoqué d’importants dégâts chez les agriculteu­rs, mais ceux-ci n’en subissent pas moins les contrecoup­s des précipitat­ions exceptionn­ellement abondantes des dernières semaines. Une situation qui devrait affecter les rendements de cette année.

Pour le directeur général des Producteur­s de grains du Québec, Benoit Legault, il est évident que la saison agricole 2017 accuse déjà un retard important par rapport à la normale. Mais celui-ci n’est, pour l’essentiel, pas provoqué par les inondation­s printanièr­es.

«Ce qui nous touche le plus, ce sont les précipitat­ions anormaleme­nt élevées de mars et d’avril, mais aussi le fait que ça semble vouloir se poursuivre en mai», a-t-il expliqué mardi.

Ces pluies abondantes et incessante­s ont littéralem­ent saturé d’eau des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles. Une situation qui force les producteur­s de grains — qui représente­nt la vaste majorité des terres cultivées — à attendre avant d’entamer les travaux de l’année, dont l’épandage d’engrais et les semences.

Ces retards seront d’ailleurs difficiles à rattraper, selon M. Legault, en raison des températur­es froides et du manque d’ensoleille­ment.

Les producteur­s espèrent donc que la saison estivale sera plus clémente, mais aussi que les températur­es froides de l’automne tarderont à se manifester. Mais quoi qu’il advienne, M. Legault ne prévoit pas de « récoltes exceptionn­elles » cette année, contrairem­ent aux années 2015 et 2016.

Érosion

Du côté de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), on ne constate par ailleurs pas de situations catastroph­iques dans les régions touchées par les inondation­s.

«On ne nous rapporte rien de catastroph­ique, comme des troupeaux déplacés ou plusieurs fermes enclavées», a fait valoir Nathalie Villeneuve, de la Fédération Outaouais-Laurentide­s.

Elle a toutefois souligné qu’il faudra attendre avant de pouvoir évaluer les impacts précis des inondation­s sur certains champs affectés. De telles inondation­s peuvent en effet provoquer de l’érosion, en plus des retards importants dans la saison des cultures.

Dans d’autres cas, des établissem­ents agricoles ont néanmoins été menacés par la crue des eaux. C’est notamment le cas dans la région de Berthiervi­lle, où des terres agricoles sont sous l’eau en quasi-totalité.

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