Le Devoir

Les grands patrons gagnent 347 fois plus que leurs salariés

Une étude démontre l’ampleur des inégalités entre les deux classes de travailleu­rs

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Washington — Les grands patrons aux États-Unis ont gagné en moyenne 13,1 millions de dollars en 2016, soit 347 fois plus que leurs salariés de base, indique une étude du syndicat américain AFL-CIO parue mardi.

Le haut du classement est occupé par le p.-d.g. d’Alphabet, maison mère de Google, Sundar Pichai, qui a perçu une rémunérati­on annuelle de 100,6 millions, suivi par le patron du câblo-opérateur Charter Communicat­ions Thomas Rutledge (98,5 millions) et de celui de l’agence de voyages en ligne Expedia, Dara Khosrowsha­hi (94,6 millions), selon les données compilées par le syndicat.

Dans le même temps, le salaire d’un employé lambda, hors encadremen­t, s’est élevé

en moyenne à 37600$ US, un montant en stagnation depuis 50 ans en tenant compte de l’inflation, assure l’AFL-CIO, qui affirme représente­r 12,5 millions de salariés. «C’est une preuve supplément­aire que la cupidité des p.-d.g. aggrave la crise des inégalités de revenus aux États-Unis», affirme le président du syndicat, Richard Trumka, cité dans un communiqué.

Le syndicat met particuliè­rement

à l’index le géant agroalimen­taire américain Mondelez, propriétai­re entre autres des biscuits Lu et Oreo. En 2016, le groupe a fermé son usine emblématiq­ue à Chicago pour délocalise­r 600 emplois au Mexique tandis que sa patronne Irene Rosenfeld empochait 16,7 millions sur l’année, accuse le rapport. «Les grandes entreprise­s continuent de trouver des moyens de truquer l’économie à leur profit et de faire grossir les poches de leurs patrons au détriment des travailleu­rs», ajoute M. Trumka.

Le rapport liste également les entreprise­s qui ont légalement stocké des montagnes de bénéfices à l’étranger pour échapper à l’impôt américain sur les sociétés. Apple détiendrai­t ainsi 230 milliards de dollars «offshore», suivi par les laboratoir­es Pfizer (197,1 milliards) et Microsoft (124 milliards). Dans le cadre de sa réforme fiscale, l’administra­tion Trump veut offrir à ces entreprise­s une forme d’amnistie leur permettant de rapatrier ces sommes aux États-Unis moyennant le paiement d’une taxe exceptionn­elle bien inférieure au taux d’imposition fédéral sur les bénéfices (35 %).

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