Le Devoir

Les défis de la candidatur­e de Los Angeles

La métropole californie­nne obtiendra-t-elle les Jeux olympiques de 2024… ou 2028 ?

- EDDIE PELLS MICHAEL R. BLOOD

Les organisate­urs de la candidatur­e de Los Angeles vont amener leurs invités du Comité internatio­nal olympique sur les collines d’Hollywood, sur la plage de Santa Monica et sur le site du futur stade de 2,6 milliards $US de la NFL, qui pourra aussi accueillir des matchs de soccer.

Si la visite est couronnée de succès, Los Angeles pourrait avoir la chance d’accueillir les Jeux olympiques pour une troisième fois. Mais lesquels ?

Officielle­ment, Los Angeles et Paris sont les deux villes candidates pour les Jeux d’été de 2024, qui seront accordés en septembre lors d’une rencontre des meneurs du Mouvement olympique à Lima, au Pérou. Cependant, le CIO votera aussi sur une propositio­n concernant la sélection des villes hôtesses des deux prochaines éditions des Jeux d’été — en 2024 et 2028 —, qui seraient ainsi accordés à chacune des deux villes.

Le président du CIO, Thomas Bach, a affirmé qu’il voulait réduire le nombre de perdants dans la distributi­on des Jeux. Cependant, certains croient que Bach craint une autre déconfitur­e après l’abandon de plusieurs villes candidates pour les Jeux de 2024.

La course pour les Jeux de 2024 avait débuté avec cinq candidatur­es, mais le nombre a rapidement chuté à deux après le retrait de Rome, de Hambourg, en Allemagne, et de Budapest, en Hongrie. Et ce nombre n’inclut pas le premier rejet d’une candidatur­e aux États-Unis par Boston, en raison de l’appui inexistant du public.

Comme Paris, Los Angeles insiste pour dire qu’elle ne souhaite que les Jeux de 2024. «Los Angeles est candidate uniquement pour 2024», a affirmé le président du comité organisate­ur de la candidatur­e, Casey Wasserman.

L’enjeu concernant 2024 et 2028 est le dernier des soucis de Wasserman présenteme­nt. Voici quelques enjeux auxquels Los Angeles fera face pendant la visite du CIO, de mardi à vendredi.

Politique. Quand le président Donald Trump a imposé un arrêt temporaire de l’accueil de réfugiés ou d’immigrants de sept pays principale­ment musulmans, l’impact a été ressenti jusque dans le monde du sport. Même si l’interdicti­on a été levée pendant que le dossier demeure devant la cour, le message demeure peu accueillan­t.

Du côté de la France, la victoire du centriste Emmanuel Macron contre la candidate de droite Marine Le Pen lors de la présidenti­elle a réduit les inquiétude­s à ce sujet.

Coût. Los Angeles affirme pouvoir accueillir les Jeux pour un total de 5,3 milliards de dollars, ce qui serait le tiers des dépenses prévues par le comité de Tokyo pour les Jeux de 2020. Ce budget fera plaisir à Bach, qui veut s’assurer de réduire les dépenses excessives pour des installati­ons qui seront peu utilisées après les Olympiques.

Les organisate­urs derrière la candidatur­e de Los Angeles soutiennen­t que 95 % des installati­ons sont déjà construite­s, incluant le Coliseum, qui sera utilisé lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, comme en 1932 et en 1984.

Circulatio­n. La circulatio­n lourde est autant synonyme de Los Angeles que le symbole d’Hollywood ou les Lakers de la NBA, et il est certain que les organisate­urs voudront éviter les bouchons pendant les visites des dignitaire­s du CIO.

La candidatur­e promet que chaque site de compétitio­n sera accessible par les transports en commun ou des navettes. En 1984, la circulatio­n n’avait pas été un problème majeur puisque beaucoup des résidants avaient fui la ville ou évité les autoroutes pendant les Jeux.

Intérêt. Les responsabl­es de la candidatur­e ont multiplié les sondages effectués par l’université Loyola Marymount et ils affirment que 88 % des répondants sont favorables à la présentati­on des Olympiques à Los Angeles.

Les chiffres pourraient changer à l’approche du vote de sélection et des Jeux.

La validité de certains chiffres a aussi été remise en cause après qu’un rapport de l’Associated Press eut dévoilé que de nombreux amateurs de la page Facebook du projet LA24 proviennen­t de pays comme le Bangladesh, le Pakistan, le Népal et l’Indonésie. Plus de 113 000 nouveaux abonnés de la page se sont inscrits pendant une période de six semaines, permettant de franchir le million d’abonnés.

Les organisate­urs continuent à croire en l’appui du public.

Comme Paris, Los Angeles insiste pour dire qu’elle ne souhaite que les Jeux en 2024

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