Le Devoir

Une juge invalide des dispositio­ns adoptées par Harper

- COLIN PERKEL à Toronto

Retirer aux nouveaux Canadiens leur citoyennet­é sans leur donner une occasion valable de s’expliquer constitue une violation de leurs droits, a déterminé mercredi une juge de la Cour fédérale.

Dans une décision clé, la juge Jocelyne Gagné a invalidé des dispositio­ns de la Loi sur la citoyennet­é promulguée par le précédent gouverneme­nt conservate­ur de Stephen Harper, disant qu’elles étaient en contradict­ion avec les principes de justice fondamenta­le.

La décision porte sur huit dossiers qui contestent la constituti­onnalité des changement­s apportés en mai 2015. Ces modificati­ons empêchent les gens d’aller devant les tribunaux pour contester la perte de leur citoyennet­é canadienne, les laissant dans certains cas apatrides, en raison de mensonges allégués sur leur demande de résidence ou de citoyennet­é.

Les changement­s font aussi en sorte que ces personnes ne peuvent pas faire de nouvelle demande de citoyennet­é avant dix ans.

La juge Gagné a affirmé que l’équité procédural­e était d’autant plus cruciale qu’il n’y avait pas de droit d’appel de la décision ministérie­lle de révocation de la citoyennet­é. Selon elle, les requérants devraient avoir droit à une audience en cour ou devant un tribunal administra­tif en ayant connaissan­ce de la preuve contre eux et en ayant une véritable occasion de se défendre. «Rien de cela n’est garanti en vertu de la Loi sur la citoyennet­é modifiée », a-t-elle souligné.

Le Sénat a déjà adopté des changement­s à un projet de loi du gouverneme­nt qui se conformera­ient à la décision de la juge

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