Lula face à la justice
Curitiba — L’ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva faisait face pour la première fois mercredi au juge anticorruption Sergio Moro, lors d’une audience très attendue dont l’issue pourrait sceller ses ambitions de retour au pouvoir.
Arborant une cravate aux couleurs du Brésil, l’icône de la gauche latino-américaine est arrivée au tribunal de Curitiba (sud) quelques minutes avant le début de l’interrogatoire qui s’est déroulé à huis clos, avec un impression- nant dispositif de sécurité.
Les environs du tribunal ont été totalement bouclés, avec d’imposantes barrières et des dizaines de policiers antiémeute en uniforme beige.
Lula, 71 ans, est à la barre pour se défendre d’accusations selon lesquelles il aurait reçu un appartement en triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin.
Selon les procureurs, il aurait bénéficié de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,5 million de dollars) de la part d’OAS, une société de BTP impliquée dans le scandale Petrobras.
L’ancien ouvrier métallurgiste est visé par cinq procédures judiciaires liées à l’opération « Lavage express », qui a révélé un vaste réseau de corruption orchestré par des entreprises du bâtiment pour truquer systématiquement les marchés publics, notamment ceux du géant pétrolier étatique Petrobras.
Le verdict n’est pas attendu avant plusieurs semaines. S’il est reconnu coupable et la décision confirmée en appel, Lula encourt une peine de prison et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018.
Malgré les affaires, il est largement en tête des intentions de vote, bien que suscitant également un niveau élevé de rejet.