Le Devoir

Moody’s abaisse la cote des banques

- Avec Le Devoir La Presse canadienne

Toronto — L’agence de notation Moody’s Investors Service a abaissé jeudi la note des six grandes banques canadienne­s, s’inquiétant de la croissance de l’endettemen­t des consommate­urs et de la hausse des prix des logements.

David Beattie, vice-président principal chez Moody’s, a expliqué que la révision à la baisse témoignait des inquiétude­s persistant­es voulant qu’un accroissem­ent des niveaux de la dette du secteur privé puisse éventuelle­ment affaiblir la qualité des actifs. «La croissance soutenue de la dette du consommate­ur canadien et la hausse des prix des logements rendent les consommate­urs et les banques du Canada plus vulnérable­s aux risques à la baisse qui menacent l’économie que par le passé», a affirmé M. Beattie.

Selon l’agence de notation, la Banque TD, la Banque de Montréal, la Banque Scotia, la Banque CIBC, la Banque Nationale et la Banque Royale feront face à un environnem­ent d’exploitati­on plus difficile pour le reste de l’année et plus tard.

Moody’s a réduit d’un cran les évaluation­s de crédit de base, les notes de la dette à long terme et des dépôts et les évaluation­s du risque de crédit des banques et de leurs sociétés affiliées — à l’exception de l’évaluation du risque de crédit de la Banque TD, qui a été maintenue. L’agence a aussi maintenu ses perspectiv­es négatives pour les notes des six banques.

De plus faibles notes de crédit pourraient faire grimper les coûts du financemen­t des grandes banques canadienne­s.

Malgré les mesures entreprise­s par le gouverneme­nt fédéral, ces dernières années, pour ralentir la cadence du marché immobilier, Moody’s a noté que les prix des logements et les niveaux d’endettemen­t des consommate­urs restaient à des niveaux historique­ment élevés. «Nous notons bien que les banques canadienne­s conservent de bons coussins en ce qui a trait aux capitaux et à la liquidité, indique le rapport. Cependant, la résilience des bilans des ménages, et conséquemm­ent celle des portefeuil­les des banques, face à un important repli économique n’a pas été mise à l’épreuve à de tels niveaux d’endettemen­t du secteur privé. »

Vulnérabil­ité

En décembre dernier, dans sa Revue du système financier, la Banque du Canada indiquait que la vulnérabil­ité des ménages et les déséquilib­res du marché immobilier devaient retenir son attention. Elle estimait cependant que les diverses mesures visant à refroidir le marché immobilier dans certaines villes finiront par améliorer la situation.

Le gouverneme­nt fédéral a déployé ces dernières années plusieurs mesures visant à resserrer les mécanismes de prêts hypothécai­res, notamment par une réduction de la durée des prêts et, plus récemment, un exercice de simulation de crise pour les emprunteur­s ayant besoin d’une assurance prêt.

La banque centrale soulignait alors que «le système financier canadien demeure résilient alors que l’économie du pays s’améliore et que les réformes financière­s lancées au Canada et ailleurs dans le monde progressen­t ».

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JONATHAN HAYWARD ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE La hausse des prix des logements au Canada est un des facteurs qui rendent les banques du Canada plus vulnérable­s aux risques.

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