Le Devoir

Québec ne restera pas les bras croisés si rien ne bouge

- JULIEN ARSENAULT

Alors qu’une menace de grève pèse sur plusieurs secteurs de l’industrie de la constructi­on, le premier ministre Philippe Couillard y est allé d’une mise en garde: son gouverneme­nt ne restera pas les bras croisés si rien ne bouge.

En marge d’une annonce à Montréal, vendredi, M. Couillard a enjoint aux deux parties d’en venir rapidement à une entente négociée, sans toutefois aller jusqu’à évoquer une loi spéciale, du moins pour le moment. «Les activités de constructi­on sont un aspect vital de notre économie au Québec, a-t-il dit au cours d’une mêlée de presse. Comme premier ministre, je ne resterai pas les bras croisés devant un ralentisse­ment des activités avec des conséquenc­es économique­s importante­s sans agir.»

Les syndicats de la constructi­on viennent de se doter d’un mandat de grève à plus de 93%, alors que les convention­s collective­s sont arrivées à échéance le 30 avril dernier. Les cinq organisati­ons qui forment l’Alliance syndicale, à savoir la FTQConstru­ction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la constructi­on (Internatio­nal), le Syndicat québécois de la constructi­on, la CSD-Constructi­on et la CSN-Constructi­on représente­nt les 175 000 ouvriers de l’industrie au Québec dans les quatre secteurs d’activité. Une grève pourrait théoriquem­ent être déclenchée dès le 22 ou le 24 mai, selon les secteurs d’activité.

Malgré la saison des grands travaux qui bat son plein, M. Couillard n’a pas voulu fixer d’échéancier, mais a laissé entendre que son gouverneme­nt pourrait agir si l’on constate un ralentisse­ment de l’activité et des pertes d’emplois. « Je recommande aux parties d’en venir rapidement à une entente négociée en se souvenant [que c’est] toujours préférable à une autre méthode, a-t-il lancé. C’est valide des deux côtés. Ce n’est pas vrai que cela donne un chèque en blanc à l’une des parties.»

Les négociatio­ns entre les organisati­ons syndicales et les représenta­nts patronaux se poursuiven­t toujours, toutefois, en présence d’un conciliate­ur.

Par voie de communiqué, l’Associatio­n des constructe­urs de routes et de grands travaux du Québec — qui représente la majorité des principaux entreprene­urs et fournisseu­rs oeuvrant dans la constructi­on de routes, d’ouvrages de génie civil et de grands travaux — a indiqué avoir reçu une offre qualifiée de définitive par l’Alliance syndicale. À première vue, un «écart substantie­l existe entre cette offre et celle de la partie patronale», a fait valoir l’Associatio­n, sans en dévoiler les détails, étant donné qu’elle souhaite procéder à une analyse détaillée.

Elle se dit disposée à poursuivre les négociatio­ns avec la partie syndicale, mais lui reproche un « faible intérêt » à conclure une entente en offrant peu de disponibil­ité pour négocier.

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