Le Devoir

Les Sénateurs entameront la finale de l’Est la tête haute

- DAPHNÉE MALBOEUF

«Pourquoi pas nous? Pourquoi pas maintenant?» Cette phrase, les joueurs des Sénateurs se la répètent constammen­t. Et c’est dans cet état d’esprit que les hommes de Guy Boucher entameront la finale de l’Est contre les Penguins, samedi soir, à Pittsburgh. Un message qui peut sembler simpliste et plutôt banal à première vue, mais qui a permis aux Sénateurs de braver vents et marées tout au long de la saison.

Peu nombreux sont ceux qui croyaient que la formation ontarienne serait en mesure de se tailler une place en séries éliminatoi­res. Pourtant, elle y est non seulement parvenue, mais fait désormais partie du carré d’as. «Évidemment, ce sont simplement des mots. Mais lorsque tu les répètes en boucle, tu commences à créer une ambiance au sein de l’équipe, a raconté le vétéran attaquant Alex Burrows en entrevue à La Presse canadienne. Une atmosphère qui permet de croire.»

Menés par leur as défenseur Erik Karlsson, tous les joueurs s’entendent pour dire que la clé de la réussite chez les Sénateurs passe avant tout par le succès collectif plutôt que par leur fiche personnell­e.

«C’est un peu spécial lorsque tu as un groupe de 23 joueurs qui croient vraiment en un système de jeu, en une manière de jouer. Tout le monde met la réussite de l’équipe avant ses accompliss­ements personnels. Jusqu’à présent, c’est la recette de nos succès », a poursuivi l’ailier originaire de Pincourt.

Et qui de mieux placé pour orchestrer une campagne aussi étonnante que Guy Boucher, qui participer­a à une finale d’associatio­n pour la deuxième fois en trois saisons et demie à la tête d’une équipe de la LNH. «C’est sûrement l’un des entraîneur­s qui, stratégiqu­ement, accorde le plus d’attention à tous les petits détails, a noté Burrows. Nous faisons beaucoup de séances vidéo, beaucoup de séances au tableau pour bien comprendre où nous devons être positionné­s et quand nous devons l’être ; que ce soit avec ou sans la rondelle, et ce, dans les trois zones. »

De bons joueurs bien dirigés

Si les amateurs et les experts étaient loin de se douter que les Sénateurs se mesureraie­nt aux champions en titre de la Coupe Stanley en finale de l’Associatio­n Est, le vétéran de 36 ans n’avait pas envisagé qu’il aurait droit à une fin de saison aussi spectacula­ire, même si son choix ne relevait pas du hasard.

«C’était un peu ma vision lorsque j’ai accepté d’être échangé aux Sénateurs. Quand je suis arrivé, je me suis vite aperçu que j’avais vu juste de l’extérieur. Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de bons joueurs et que nous étions bien dirigés grâce au système de Guy [Boucher] .»

Malgré son intensité parfois critiquée, Boucher agit comme motivateur auprès de plusieurs de ses joueurs et il n’hésite pas à travailler l’élément psychologi­que avec eux avant les rencontres déterminan­tes. «Il y a plusieurs entraîneur­s qui utilisent la psychologi­e pour préparer leur équipe, mais le message de Boucher est assez simple. Quand tout le monde met ses satisfacti­ons personnell­es de côté et place celles de l’équipe en avant, c’est fou ce que tu peux accomplir en tant que groupe.»

Les Sénateurs sont conscients qu’une tâche colossale les attend contre les Penguins, mais ils refusent, une fois de plus, de s’en remettre aux prédiction­s. «Je crois que tous les gars dans le vestiaire croient en notre potentiel, a insisté Burrows. Par exemple, des joueurs comme Bobby Ryan, qui bloque deux tirs sur la même séquence lors du dernier match contre les Rangers, des joueurs plus offensifs qui prennent soin de la rondelle et qui font attention pour ne pas provoquer de revirement­s. Tous ces gestes-là font en sorte qu’on crée une espèce de petite magie et un esprit de famille où tous désirent avoir du succès pour l’un et pour l’autre.»

 ?? ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE ?? Alex Burrows (no 14) dit s’être «rendu compte qu’il y avait beaucoup de bons joueurs» bien dirigés par Guy Boucher chez les Sénateurs d’Ottawa.
ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE Alex Burrows (no 14) dit s’être «rendu compte qu’il y avait beaucoup de bons joueurs» bien dirigés par Guy Boucher chez les Sénateurs d’Ottawa.

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