Biarritz, la Californie française
La ville accueille la 30e édition des Mondiaux de surf
Du 20 au 28 mai, Biarritz accueillera les ISA World Surfing Games 2017. Les gagnants seront sélectionnés pour les Jeux olympiques d’été de Tokyo en 2020, où le surf sera représenté pour la première fois. Pour les Biarrots, c’est un prélude aux festivités qui se tiendront jusqu’en septembre pour célébrer les 60 ans du surf en France.
«Biarritz, c’est la Californie française », raconte Charlie Desclaux pour décrire la petite ville du sudouest de la France qu’elle habite depuis 17 ans. Bordée par l’océan Atlantique, à 25 kilomètres de la frontière espagnole, elle attire de plus en plus de surfeurs en quête de sensations fortes, mais reste peu fréquentée des touristes nord-américains.
Été comme hiver, avec ou sans combinaison, ils se donnent rendez-vous sur la grande plage, au pied de l’hôtel du Palais que Napoléon III avait fait construire en 1855, à la demande de l’impératrice Eugénie.
Biarritz est surtout connue des visiteurs russes, espagnols et français, qui font passer sa population de 25 000 à plus de 100 000 personnes en été, mais elle se fera bientôt remarquer par la communauté internationale.
Du 20 au 28 mai, la ville accueillera les 30es Mondiaux de surf, les ISA World Surfing Games 2017, avec 200 athlètes de 40 pays. Les gagnants seront ensuite sélectionnés pour les Jeux olympiques d’été de Tokyo en 2020, où le surf sera représenté pour la première fois. « Ce sera un clin d’oeil à Biarritz, car ils auront été choisis chez nous », se réjouit Joan Levet, de l’Office de tourisme et des congrès de Biarritz.
Pour les Biarrots, les championnats sont un prélude aux festivités qui animeront la ville jusqu’en septembre pour célébrer les 60 ans du surf en France. Au menu: expositions, soirées cinéma, concerts et compétitions locales mettront en scène la culture surf de Biarritz lancée par les «tontons surfeurs» à l’été 1957.
Les tontons surfeurs
Cet été-là, le scénariste allemand Peter Viertel délaisse les plages d’Hawaï et de la Californie et s’amène à Biarritz avec sa planche de surf pour le tournage du film Le soleil se lève aussi, inspiré du roman d’Ernest Hemingway.
C’est alors que 15 joyeux gaillards découvrent que ce sport de glisse peut être pratiqué sur la côte basque. Le coup de foudre est tel qu’ils usent de créativité pour se fabriquer une planche. Bois, résine et même matériaux gonflables
sont à l’honneur des premières tentatives.
«Plus que marginaux, ils étaient une quinzaine seulement à pratiquer cette activité que personne ne connaissait. On la jugeait dangereuse pour les baigneurs parce qu’il n’y avait évidemment pas de zone réservée au surf», explique le journaliste et réalisateur français Alain Gardinier, auteur du livre Les tontons surfeurs.
Aujourd’hui, du haut de ses 80 ans, l’auteur Joël de Rosnay est le dernier de ces pionniers à surfer sur les vagues du sudouest. Avec sa bande, il a permis à ce sport de se démocratiser en France.
«Ils sont une inspiration pour moi et beaucoup d’autres. Ils ont marqué l’histoire du surf par leur style, leurs voyages, leurs inventions et leur état d’esprit », témoigne Simon Roche, un surfeur biarrot de 26 ans.
On compte 18 écoles de surf dans cette petite ville de 12 kilomètres carrés. Les familles désireuses de se jeter à l’eau pour affronter les vagues de la station balnéaire peuvent le faire grâce à la pratique du surf, mais aussi du paddleboard, du yoga-surf et du kitesurfing.
Un état d’esprit
«Ici, le surf est un état d’esprit, notre culture et, pour certains, une raison de vivre à Biarritz», précise Mme Levet. Il y a toujours quelqu’un sur la plage en train de troquer son habit propre contre un boardshort. «La qualité de surf est extraordinaire à Biarritz», dit Simon Roche, qui surfe même lorsque l’eau chute à 10 degrés en hiver.
Les vagues, pouvant atteindre trois mètres et plus, se jettent sur le rocher de la Vierge et sur la mythique côte des Basques, qui offre une vue imprenable sur les Pyrénées. Biarritz est certainement façonnée par une culture surf, mais surtout par une histoire que les Biarrots se font toujours un plaisir de raconter.