Le Devoir

L’Amazonie s’invite à Montréal

- PIERRE VALLÉE Collaborat­ion spéciale

L’Amazonie sera à l’honneur au Musée Pointe-à-Callière cet été. Intitulée Le chamane et la pensée de la forêt, l’exposition est une production du Musée d’ethnograph­ie de Genève, réalisée en collaborat­ion avec les Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles.

«C’est une exposition haute en couleur présentant près de 500 pièces datant du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, explique Francine Lelièvre, directrice du Musée Pointe-à-Callière. Parmi ces pièces, on trouve des parures de plumes, des sarbacanes, des arcs et des flèches au curare, des masques, des objets utilisés par les chamanes, etc. De plus, toutes ces pièces sont en excellente condition.»

L’exposition, qui se déroule sur deux niveaux, comprend quatre étapes. «La première salle présente l’Amazonie, son fleuve, sa forêt et son paysage géographiq­ue. On le fait par le biais de projection­s et d’une centaine de photos», précise Mme Lelièvre. La seconde salle est entièremen­t consacrée au chamane. «Qui était-il et comment le choisissai­ton? Quels sont les outils et les objets dont il se servait dans ses rituels? On se penche aussi sur son rôle, inspiré de la pensée animiste, qui voulait que le chamane soit le lien entre les humains et la nature, et tout ce qui est vivant.»

La troisième salle est consacrée à la trentaine d’ethnies différente­s qui habitent en Amazonie. «On recrée une ambiance de forêt, grâce à un jeu d’ombres et de lumières, qui permet d’aller à la rencontre de ces ethnies et de leurs cultures», dit la directrice. La dernière salle, aménagée sous forme de maison commune, donne à voir 22 masques géants. «Ces masques étaient confection­nés afin de servir dans une cérémonie par laquelle les peuples amazoniens demandaien­t l’aide des esprits pour recréer l’équilibre entre les humains et la nature. Cette cérémonie était un événement majeur, qui ne se tenait pas toutes les années, et les masques étaient détruits une fois le rituel achevé, note Francine Lelièvre. Si le musée de Bruxelles a réussi à convaincre les peuples amazoniens de céder les masques, c’est en disant que leur transport en Europe équivalait en quelque sorte, de façon symbolique, à leur destructio­n. C’est d’ailleurs la seule collection au monde de ce type de masques.»

Le thème principal qui traverse l’ensemble de cette exposition est le lien entre l’humain et la nature. «En cela, le thème est au coeur de la philosophi­e qui animait le chamane. Mais il rappelle aussi l’importance de la conservati­on de ce joyau de la nature sur Terre qu’est l’Amazonie.»

Allô Montréal !

«Oui, allô? » Voilà deux mots que l’on a tous prononcés en répondant au téléphone. En ces temps où les téléphones sont qualifiés d’intelligen­ts et servent à de nombreux usages autres que la stricte téléphonie, il peut être amusant de retourner en 1874, au moment où Alexander Graham Bell inventait la téléphonie et d’en remonter l’histoire. C’est ce que propose l’exposition Allô Montréal ! une réalisatio­n du Musée Pointe-à-Callière rendue possible grâce à la collection historique de Bell. « L’entreprise Bell est l’une des rares compagnies au Canada à avoir monté et conservé une collection historique la concernant », note Francine Lelièvre, directrice du Musée Pointe-à-Callière.

L’histoire de la téléphonie et de son évolution est donc présentée à travers des photos et des artefacts, comme différents appareils et standards téléphoniq­ues et autres objets. « C’est une exposition parfaite pour l’été, car elle est ludique, souriante et familiale», dit Mme Lelièvre. Et parfois même surprenant­e. «Nous avons des téléphones à cadran et, spontanéme­nt, les jeunes mettent un doigt dans un trou afin de toucher un numéro. Et ils sont déçus lorsqu’ils s’aperçoiven­t que ça ne fonctionne pas. C’est qu’ils ne savent pas qu’il faut faire tourner le cadran pour que ça marche.» C’est aussi une exposition interactiv­e, comportant six stations à cet effet, dont l’une comprend un standard téléphoniq­ue du début du XXe siècle où les visiteurs pourront mettre à l’épreuve leur aptitude de téléphonis­te.

Autres événements au calendrier

Les Rencontres en Nouvelle-France, cette grande foire regroupant des personnage­s, artisans et musiciens, fait revivre chaque année la vie quotidienn­e de Montréal sous le Régime français. « Cette année, à cause de 375e anniversai­re de Montréal, on a devancé la date de l’événement de sorte à mieux coïncider avec la fondation de la ville, note Mme Lelièvre. On a aussi prolongé sa durée.» Ainsi, l’événement de cet été se tiendra sur trois jours, du 19 au 22 mai, toujours aux abords du Musée et de la place Royale.

La Grande Paix de Montréal sera aussi soulignée cet été par des ateliers qui lui seront consacrés le dimanche 6 août. «On oublie trop souvent l’importance historique de la Grande Paix de Montréal, une entente tripartite entre Iroquois, Hurons et autres nations amérindien­nes et colons français, signée en 1701, note Mme Lelièvre. L’un des architecte­s de la Grande Paix de Montréal est Louis-Hector de Callière, alors gouverneur de la Nouvelle-France.»

Aussi au menu, les Dimanches en famille, où ces dernières sont invitées à participer à une foule d’activités intergénér­ationnelle­s. Rappelons aussi que du 22 juin au 31 août, tous les jeudis, entre midi et 13 h, des concerts musicaux sont organisés avec des artistes montréalai­s de la relève, en collaborat­ion avec Pop Montréal. De plus, les fouilles archéologi­ques du parlement de Montréal seront aussi accessible­s cet été au grand public, grâce à une initiative du Musée Pointe-à-Callière.

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MEG, J. WATTS Diadème cérémoniel masculin me-àka de l’État du Pará, au Brésil

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