Un musée régional qui rayonne
Célébrant son 45e anniversaire cette année, le Musée régional de Rimouski axe ses interventions sur l’histoire, la science et les arts visuels. Regard sur sa programmation estivale.
Une programmation estivale variée
D’abord, il est intéressant de savoir que le musée se trouve dans une ancienne église, sis sur le bord du SaintLaurent. Il fait partie de l’un des rares bâtiments patrimoniaux à avoir survécu au grand incendie survenu dans cette ville en 1950. Sa transformation en musée, en 1972, revêt donc un caractère symbolique.
Cet été, le musée offre aux visiteurs trois expositions qui leur permettront d’approfondir leurs connaissances en arts visuels et en sciences. La première porte sur les algues, rappelant ainsi le voisinage de la ville avec cette vaste étendue d’eau qu’est l’estuaire du SaintLaurent. Débutant le 4 juin, cette exposition, appelée Le secret des algues, permettra aux visiteurs de découvrir, de reconnaître et de démystifier cet organisme marin au grand potentiel. «C’est aussi un sujet de recherche au sein de plusieurs institutions rimouskoises [ex. : l’Université du Québec à Rimouski], affirme Francine Périnet, directrice du musée. L’exposition se déclinera en quatre thèmes: qu’est-ce qu’une algue, la recherche portant sur cette plante, les caractéristiques associées aux algues indésirables [ex. : les cyanobactéries, appelées « algues bleues »] et le potentiel de développement des algues.» Sur ce dernier point, l’exposition explorera les possibilités d’utiliser cet organisme dans les domaines des biotechnologies, de la bioénergie, de la nutraceutique, de l’agroalimentaire, du textile, de la cosméceutique (qui est la fabrication de cosmétiques ayant des propriétés pharmaceutiques) et de l’horticulture.
«Nous avons choisi de présenter cette exposition cet été parce qu’il y aura un grand congrès à Rimouski cet automne sur les produits de la mer [appelé BioMarine] », dit Mme Périnet. Aussi, lors de la tenue de l’événement, en octobre, l’exposition aura toujours lieu.
Exposition sur les minéraux
Une autre exposition portant sur les minéraux s’amorcera dès le 14 mai. Produite par le Musée canadien de la nature, avec le soutien de la minière Barrick Gold Corporation et du Temple de la renommée du secteur minier canadien, elle comprendra 90 spécimens de minéraux d’une variété de formes, de tailles et de couleurs fournis par le Musée canadien de la nature. Elle permettra aux visiteurs de découvrir l’impressionnante diversité des minéraux et leurs nombreuses applications dans la vie de tous les jours.
L’exposition traitera de la couleur, de la constitution, des propriétés et des usages de plusieurs types de minéraux. Le visiteur pourra aussi se renseigner sur la provenance parfois insolite de certains minéraux et leurs usages à travers le temps. On trouvera des informations sur les procédés d’extraction et de fabrication de certains objets du quotidien faits à base de minéraux. Saviez-vous, par exemple, que l’eudialyte contient des éléments de terres rares qui sont essentiels au fonctionnement d’appareils de haute technologie tels que les téléphones intelligents ou les éoliennes? D’autres minéraux, comme la galène, contiennent du plomb, qui a des propriétés toxiques. L’exposition comportera des éléments interactifs afin d’accroître l’intérêt du visiteur. Elle se veut à la fois artistique, historique (ex.: rôles des minéraux dans l’histoire) et scientifique (grâce aux informations sur les propriétés et la composition chimiques des spécimens présentés). Puisque le Canada est un grand producteur et exportateur de métaux, les responsables de l’exposition ont pensé qu’il était important que le public connaisse mieux ces
produits qui constituent un secteur névralgique de notre économie.
La chose en soi
La dernière exposition présentée cet été au musée portera sur l’art contemporain. Appelée La chose en soi, elle se veut une suite de L’état des choses, une exposition présentée en 2016 qui regroupait une vingtaine d’oeuvres de huit artistes canadiens extraites de la collection du musée. L’exposition poursuivra la réflexion amorcée en 2016 sur la dialectique du sujet-objet en abordant cette fois l’anthropomorphisme, le corps-objet et les modes de production de l’objet. «C’est une exposition collective qui met en valeur le travail de dix artistes en arts visuels, affirme Ève De GarieLamanque, conservatrice de l’art contemporain au musée et commissaire de l’exposition. Ces artistes proviennent de divers horizons, du Québec, de l’Ontario et de l’Europe et exercent leur art de façon très personnelle. Par exemple, Kristin Nelson, détentrice d’une maîtrise en art à Concordia, tisse des objets manufacturés. Elle fait des essuiemains tissés de manière artisanale, ce qui provoque un questionnement sur les objets jetables [que l’on trouve en quantité dans notre société]. Certains artistes sont renommés. Par exemple, l’Allemand Axel Lieber est réputé en Europe.»
L’exposition fera appel à tous les sens du visiteur, selon Mme De Garie-Lamanque. « Il y aura des installations vidéo, des photos et de la musique. »
Ainsi, malgré l’appellation régionale du musée, l’institution s’ouvre clairement au monde par l’entremise des oeuvres d’artistes de diverses provenances qui y sont présentées et le caractère universel de ses expositions.
Un musée au ser vice de la communauté
Le Musée régional de Rimouski est aussi utilisé à l’occasion comme lieu d’exposition pour des étudiants de diverses disciplines d’établissements d’enseignement de la ville. Ainsi, le 4 mai dernier, les finissants du programme technologie de l’architecture du cégep de Rimouski exposaient 17 de leurs réalisations. Le 18 mai, ce sera au tour des étudiants de 2e secondaire du programme d’art de l’école Langevin de présenter leurs oeuvres.