Le Devoir

Le Devoir garde le cap malgré une mer agitée.

Le directeur du journal présente le rapport annuel 2016.

- BRIAN MYLES Directeur du

« Pour redresser la situation, Le Devoir fait appel à la générosité du public. Nous relançons cette semaine notre campagne de soutien à l’intention du grand public. Brian Myles, le directeur du Devoir

LDevoir e Devoir a terminé l’année 2016 avec des résultats négatifs, mais il envisage l’avenir avec un optimisme prudent en raison de ses progrès pour recapitali­ser l’entreprise et accentuer le développem­ent de ses plateforme­s numériques.

Les états financiers vérifiés du Devoir, pour l’année qui s’est terminée le 31 décembre 2016, affichent un résultat négatif après impôts de 294 245$. Ce déficit est préoccupan­t. Il n’est pas imputable à une mauvaise gestion au sein de l’entreprise, mais plutôt à un déclin des ventes publicitai­res dans l’imprimé, un phénomène qui frappe l’ensemble des médias traditionn­els, au Québec et ailleurs dans le monde.

Pour redresser la situation, Le Devoir fait appel à la générosité du public. Nous relançons cette semaine notre campagne de soutien à l’intention du grand public. Même des gestes simples, comme s’abonner au Devoir, abonner un proche ou faire un don aussi modeste que 20$ peuvent aider à faire changer les choses.

Dans les moments difficiles de son histoire, Le Devoir a toujours pu compter sur ses lecteurs et ses lectrices pour maintenir le navire à flot. Aujourd’hui, nous faisons de nouveau appel à leur sens de l’entraide et de la solidarité.

Avec un actif de 4,5 millions de dollars, Le Devoir n’a pas le droit à l’erreur dans ses stratégies. Les revenus de philanthro­pie occupent une part modeste de nos finances: à peine 2% du budget. Vos dons peuvent nous soutenir dans nos efforts pour équilibrer le budget.

Pour l’année qui vient de se terminer, les produits des activités courantes se sont élevés à 17 328 208$, comparativ­ement à 16 365 771$ l’année précédente. Il s’agit d’une augmentati­on de 5,9%, principale­ment attribuabl­e à l’augmentati­on des ventes de notre édition imprimée et à la croissance de nos revenus numériques.

La distributi­on moyenne du Devoir, y compris le numérique, telle qu’elle a été évaluée au 30 septembre par l’Alliance for Audited Media, une organisati­on indépendan­te, s’est établie à 55 041 exemplaire­s en semaine et à 75 211 exemplaire­s pour l’édition de fin de semaine. Au 31 décembre, Le Devoir comptait 12 630 abonnés numériques en semaine et 12 800 la fin de semaine. Selon les données de Vividata, Le Devoir est lu par un nombre cumulatif de 1,1 million de lecteurs toutes les semaines, dans ses versions imprimées et numériques.

Des défis communs à tous les médias

L’industrie des médias a connu de sérieux défis encore en 2016. Les recettes publicitai­res totales des journaux ont poursuivi leur tendance à la baisse, alors que les médias numériques étrangers, tels que Google et Facebook, ont consolidé leur emprise sur le marché. Les géants de la Silicon Valley sont de meilleurs capteurs des revenus de publicité numérique que les médias nationaux.

La situation du Devoir n’est pas exceptionn­elle, comme en témoigne le récent rapport du Forum des politiques publiques, intitulé Le miroir éclaté, qui fait état d’une diminution généralisé­e des bénéfices des journaux. Le Devoir s’en tire mieux que bien des concurrent­s, car il a réussi à protéger l’essentiel de ses recettes. La raison est fort simple. Le Devoir n’est pas fondé sur les concours de popularité, l’attrait du « clic » et la publicité à outrance. Le contenu rédactionn­el occupe environ 80% de nos espaces. La publicité est une source de revenus importante pour Le Devoir, mais elle est complément­aire aux revenus d’abonnement­s.

L’année 2016 était ma première à la direction du Devoir. J’ai convié le personnel à accélérer et à parachever la transforma­tion du Devoir de journal à média sur un horizon de cinq ans. D’ici 2020, Le Devoir sera devenu une référence parmi les médias numériques. Il aura consolidé et accru son achalandag­e sur toutes ses plateforme­s en misant sur une stratégie basée sur l’abonnement, tant pour notre version imprimée que nos plateforme­s numériques, et sur l’engagement de nos lecteurs et lectrices. Ces transforma­tions impliquent que tous les membres du personnel s’approprien­t des enjeux et des défis propres aux médias numériques.

Le Devoir offrira toujours à ses lecteurs une version imprimée, à la condition qu’ils soient suffisamme­nt nombreux à l’exiger et qu’ils soient prêts à payer le juste prix pour ce produit de niche. D’ailleurs, Le Devoir a procédé tout récemment à une augmentati­on de ses tarifs d’abonnement afin de compenser le déclin de la publicité traditionn­elle.

Notre équipe est persuadée qu’il existe un modèle d’affaires alternatif à celui de la gratuité. Il y a un marché pour la production d’une informatio­n nichée et de qualité, destinée à des abonnés. Cette stratégie porte ses fruits. Depuis quelques mois, Le Devoir compte presque autant d’abonnés numériques que d’abonnés à sa version imprimée en semaine. En 2016, Le Devoir a également augmenté de 15% le tirage de son édition imprimée en semaine, en raison du retrait d’un concurrent.

Les projets du Devoir

En 2016, Le Devoir a lancé une applicatio­n mobile qui a reçu un accueil très positif. Au 31 décembre, notre applicatio­n avait été téléchargé­e par 51 100 personnes. Nous dépasseron­s le cap des 100 000 télécharge­ments en 2017. Offerte gratuiteme­nt pendant trois mois grâce à une commandite du Fonds de solidarité de la FTQ, l’applicatio­n est devenue « payante » en mars 2017. Les résultats préliminai­res de notre campagne d’abonnement sont encouragea­nts.

Le Devoir est maintenant disponible sur papier, applicatio­n mobile, applicatio­n tablette, Internet et journal virtuel. D’ici l’automne prochain, nous procéderon­s à une refonte de notre site Internet, fort consulté par les utilisateu­rs. Nous renforcero­ns également nos contenus en vidéo et nos projets en journalism­e de données.

Le Devoir a pu investir dans le développem­ent de son offre numérique grâce au soutien des Amis du Devoir. De « Grands Amis » ont pris l’engagement de nous verser 1000 $, pendant trois ans, afin de soutenir nos projets numériques. Le conseil d’administra­tion des Amis du Devoir et des solliciteu­rs bénévoles ont récolté des dons de 271 059 $ en 2016. Et c’est sans compter sur la campagne « Je soutiens Le Devoir », destinée au grand public, que nous relançons cette semaine avec espoir. Le Devoir est l’un des rares médias québécois à bénéficier d’un soutien philanthro­pique. Nous avons l’intention de pérenniser ce secteur d’activités en 2017.

L’année 2017 sera également celle de la recapitali­sation du Devoir et l’arrivée de nouveaux actionnair­es au conseil du Devoir inc. À ce sujet, une étape importante a été franchie, en octobre 2016, avec le rachat des actions de la SPEQ Le Devoir et la dissolutio­n de cette société. Cette transactio­n n’a généré aucune incidence défavorabl­e sur la situation financière et l’indépendan­ce du Devoir.

Remercieme­nts

L’année 2016 fut marquée par le changement: déménageme­nt, lancement de l’applicatio­n mobile, renouvelle­ment des cadres à l’informatio­n, à la publicité et au sein du comité de direction. L’équipe de direction, formée de Luce Julien, Christiann­e Benjamin, Stéphane Roger et Mark Drouin, est soudée, compétente et dévouée corps et âme à la réussite de ce projet collectif qu’est Le Devoir.

Luce Julien, rédactrice en chef depuis le mois de février 2016, coordonne avec brio la gestion du changement et la déclinaiso­n des contenus sur chacune de nos plateforme­s. Pour l’appuyer, la direction de l’informatio­n a été scindée en deux. Marie-Andrée Chouinard, directrice de l’informatio­n, et Florent Daudens, directeur de l’informatio­n numérique, travaillen­t main dans la main afin de briser le cloisonnem­ent dans la production quotidienn­e d’informatio­n.

Le développem­ent de notre applicatio­n mobile est le résultat d’une collaborat­ion fructueuse entre l’équipe de Luce Julien et celle de Christiann­e Benjamin, vice-présidente au développem­ent. Le succès de notre applicatio­n, développée à faible coût par rapport à celles de nos concurrent­s, repose sur une utilisatio­n mixte de ressources internes et externes en programmat­ion. Exploit non négligeabl­e, Mme Benjamin a piloté en même temps le projet de l’applicatio­n mobile et celui du déménageme­nt du Devoir, de la rue De Bleury à la rue Berri, de concert avec notre vice-président aux finances, Stéphane Roger. Celui-ci assure la stabilité et la continuité dans la gestion des opérations courantes.

Enfin, Mark Drouin, nommé vice-président aux ventes en décembre 2016, a la responsabi­lité de dynamiser notre équipe de directrice­s de comptes et d’exploiter le plein potentiel de la marque du Devoir, sans la dénaturer, sur l’ensemble de nos plateforme­s.

Ce sens de l’engagement ne s’arrête pas au comité de direction, loin de là ! Tous les cadres, les membres du personnel et les collaborat­eurs contribuen­t au succès du Devoir dans des conditions financière­s parfois difficiles. Je les remercie de soutenir le rythme du changement auquel nous sommes tous conviés.

Le Devoir peut également compter sur l’implicatio­n du conseil d’administra­tion des Amis du Devoir, de son président bénévole, Michel Petit, cheville ouvrière de la campagne des « Grands Amis », et d’un groupe fidèle de solliciteu­rs bénévoles.

Les administra­teurs du Devoir inc. ont également donné généreusem­ent de leur temps, en nous faisant profiter de leur expérience et de leur sagesse. Ils seront sûrement d’accord avec moi pour souligner la contributi­on constante et sans relâche de Jean Lamarre, président du conseil. Il consacre à la relance et à la recapitali­sation du Devoir une énergie et une déterminat­ion qui forcent le respect et l’admiration.

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PHOTOS GUILLAUME LEVASSEUR LE DEVOIR Vue sur la nouvelle salle de rédaction du Devoir depuis décembre 2016
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Le directeur du Devoir, Brian Myles

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