Pyongyang teste un nouveau missile
Washington demande des sanctions et une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU
Alors que le régime de Pyongyang se targue d’avoir testé un nouveau missile dimanche, les États-Unis réclament une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, et surtout un renforcement des sanctions contre la Corée du Nord.
Il s’agit du deuxième tir par Pyongyang en 15 jours, et du premier depuis la prestation de serment mercredi du nouveau président sud-coréen Moon Jae-In.
Ce tir de dimanche a permis de lancer « un nouveau modèle de missile balistique stratégique de moyenne à longue distance, le Hwasong12» , a affirmé lundi KCNA, l’agence de presse étatique nord-coréenne, en précisant que Kim Jong-Un, le leader du régime de Pyongyang, avait «personnellement supervisé ce test ».
Ce tir avait pour but d’examiner «les caractéristiques» d’un nouveau type de missile, «capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire », a précisé KCNA, selon qui le projectile aurait suivi sa trajectoire prévue, pour atteindre une altitude de 2111km, avant de retomber à 787 km, «précisément à l’endroit prévu ».
«les Il n’y a aucune excuse qui justifie agissements de la Corée du Nor d. La Chine ne peut pas compter sur un dialogue. La menace est réelle. Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU
Réactions
Le Japon et les États-Unis ont demandé dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, et celle-ci pourrait avoir lieu mardi aprèsmidi à New York, selon la représentation de l’Uruguay aux Nations unies, qui président le Conseil en mai.
«Il n’y a aucune excuse qui justifie les agissements de la Corée du Nord», a tonné dimanche soir sur Twitter l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley: « [Le missile] est [tombé] près de la Russie. La Chine ne peut pas compter sur un dialogue. La menace est réelle», a-t-elle insisté.
Faire pression
Interrogée par la télévision ABC, Nikki Haley a également promis que les États-Unis allaient «continuer à serrer la vis » contre Pyongyang, évoquant d’éventuelles nouvelles « sanctions ».
Dès l’annonce du tir, la Maison-Blanche avait demandé à ce « que cette nouvelle provocation soit un appel à toutes les nations pour mettre en oeuvre des sanctions bien plus fortes contre la Corée du Nord ».
De son côté, le Trésor américain avait indiqué qu’il examinait « tous les moyens à sa disposition » pour couper les sources de financement international au régime communiste.
L’allié principal de Pyongyang, Pékin, sur qui Washington ne cesse de faire pression, a appelé « toutes les parties en présence [à] faire preuve de retenue et [à] s’abstenir d’accroître la tension dans la région».
Du côté de Moscou, le ministère de la Défense a souligné que ce missile, qui s’est abattu à 500 kilomètres de la Russie, en mer du Japon, n’avait représenté « aucun danger » pour le pays.
Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont cependant évoqué ce dossier nord-coréen dimanche à Pékin, et «les deux parties ont exprimé leur préoccupation devant l’escalade des tensions», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait lui dénoncé une «grave menace» pour l’archipel.
L’Union européenne a également parlé d’« une menace pour la paix et la sécurité internationales », mais sans évoquer de nouvelles sanctions.