Le Devoir

Tarif social et gratuité

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Ottawa, Calgary, Kingston et prochainem­ent Toronto ; plusieurs métropoles du Canada ont créé un tarif social ces dernières années. Au lieu de déterminer le prix du transport en fonction du statut des individus, c’est leur revenu qui entre en compte. « C’est une tendance, ça montre que c’est possible. Si on veut que les transports collectifs jouent un rôle dans les conditions d’accès de tous au territoire, c’est une des solutions», estime Florence Paulhiac Scherrer, titulaire de la Chaire In.SITU de l’ESG. Certaines municipali­tés vont même jusqu’à proposer la gratuité pour tous. Si cela peut inciter à utiliser davantage le transport collectif, ça reste difficile à appliquer, croit la professeur­e. «Quand

les gens payent leur titre, ça peut représente­r jusqu’à 40% des recettes des sociétés de transport. Si on leur enlève, difficile de maintenir la qualité du service. Certaines lignes de bus sont coupées par exemple. » Dans le cas de petites et moyennes villes, plusieurs études effectuées en France montrent que la gratuité n’induit pas automatiqu­ement une augmentati­on de l’utilisatio­n du transport collectif, explique-t-elle. « Le transport collectif est toujours moins cher que la voiture. Si les gens prennent leur voiture, c’est que c’est plus pratique pour eux. La gratuité ne changera rien.» Quelques villes québécoise­s interrogée­s sur le sujet, telles que Chambly, Sainte-Julie ou encore Beauharnoi­s, évoquent de leur côté une augmentati­on significat­ive des usagers du transport en commun, après la mise en place de la gratuité.

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