Le Devoir

Les ventes de livres ont un peu fléchi en 2016

Les librairies indépendan­tes augmentent peu à peu leur part du marché

- CATHERINE LALONDE

Encore un petit peu moins : la tendance dégressive des ventes de livres neufs se note également en 2016, selon les données recueillie­s par l’Observatoi­re de la culture et des communicat­ions du Québec. Les ventes au détail y totalisaie­nt 602,8 millions de dollars, en baisse de 0,9% par rapport aux 608,2 millions de 2015. Mais entre ces deux années, l’apport des ventes globales des librairies indépendan­tes a augmenté de 4,5%, alors que les chaînes ont reculé de 4,2 %.

Cette décroissan­ce des ventes dans les chaînes de librairies, note le document dirigé par Christine Routhier, se voit depuis 2013, et pourrait «s’expliquer en partie par la diminution du nombre de librairies appartenan­t à une chaîne: à la fin de 2016, on en compte au Québec environ dix de moins qu’en 2013». Si le nombre de librairies indépendan­tes a aussi chuté, c’est dans une plus faible proportion. Dans la grande répartitio­n des différents points de vente, les librairies indépendan­tes gagnent 36% des parts, et les chaînes 29%.

Les ventes en grandes surfaces — Walmart, Costco, pharmacies, épiceries, etc. — accusent une baisse de 9,8% par rapport à 2015. Il faut dire que se vendent là en général des mégabest-sellers et que, depuis l’envolée de 2013, où les trois premiers tomes de 50 nuances de Grey (JC Lattès) ont tenu le haut des palmarès, on n’a pas vu d’autres titres réellement bulldozer.

Les éditeurs semblent vendre de plus en plus directemen­t aux lecteurs, puisque leurs ventes ont augmenté de 1,7 % (1,9 million). Serait-ce par leurs sites Internet? Il est vrai que le montant des manuels scolaires vendus directemen­t a crû de 8% (25,7 millions en 2016), et celui des livres didactique­s de 22,8 % (15,5 millions).

L’oasis de Kemeid se traduira dès la saison 2017-2018, intitulée «Habiter la maison à plusieurs», par une majorité de spectacles à plusieurs voix.

Textes en collectif, comme celui qui ouvrira le bal en septembre (À te regarder, ils s’habitueron­t), mises en scène en duo, projets à cheval sur la danse et le théâtre, vastes distributi­ons, avec 7, 14 et même 24 personnes sur scène — le cas de Notre bibliothèq­ue, un happening littéraire dirigé par Christian Lapointe, à l’affiche trois soirs de janvier… Le travail esseulé, avenue des Pins, sera de plus en plus rare.

Artistes associés

La vision de Kemeid s’exprime cependant bien en amont de la programmat­ion. L’homme est arrivé avec un lot d’initiative­s, dont celle de former un comité d’artistes associés. S’il demeure «capitaine», il ressentait le besoin de stimuler ses neurones.

«Je ne suis pas qu’un programmat­eur, avancet-il. Je veux réfléchir avec les artistes sur ce qui les travaille. On se dégage des impératifs de production, on discute théâtre de façon concrète. Tout est artistique, tout est politique, du prix du billet jusqu’à la recherche esthétique. »

Le comité, qui se réunit tous les deux mois, est composé de onze personnes, des gens de théâtre, certes (Marc Beaupré, Sarah Berthiaume, Catherine Vidal), mais aussi de quelqu’un des arts visuels, Yann Pocreau, cofondateu­r néanmoins du OffTA, Festival d’arts vivants.

La programmat­ion ne sera pas dictée par le comité, mais elle en sera teintée. C’est le cas, pour les débuts de l’ère Kemeid, d’À te regarder, ils s’habitueron­t.

Amorcé par Olivier Kemeid et Mani Soleymanlo­u (membre du comité), le spectacle réunira six metteurs en scène et douze interprète­s,

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