Le Devoir

Grand Prix du Canada : une étude pour documenter la traite des femmes

- SARAH R. CHAMPAGNE

Montréal commande une étude auprès du Conseil des Montréalai­ses afin d’évaluer l’existence et l’ampleur de la traite des femmes et des filles durant le Grand Prix de Formule 1. Le maire Denis Coderre et la présidente de ce Conseil, Cathy Wong, en ont fait l’annonce vendredi matin.

Année après année, des organismes dénoncent le bond de l’exploitati­on sexuelle durant cette fin de semaine de juin. M. Coderre se disant préoccupé, une étude sur une période de trois ans devra « accumuler le maximum de données et d’observatio­ns possible».

La participat­ion de l’Agence des services frontalier­s, du Service de police de la Ville de Montréal et de la Gendarmeri­e royale du Canada doit faciliter cette compilatio­n.

L’organe consultati­f chapeauté par Mme Wong a également annoncé d’emblée vouloir travailler avec les organismes qui s’occupent déjà de la traite des femmes.

Parmi ceux-ci, la Concertati­on des luttes contre l’exploitati­on sexuelle (CLES) salue cette décision du maire Denis Coderre. «On pourra certaineme­nt profiter de ces données plus quantitati­ves, même si on compte déjà de nombreux témoignage­s de femmes qui arrivent à la CLES en nous confirmant que c’est l’enfer, ce week-end», a indiqué au Devoir sa porte-parole, Martine B. Côté.

Le Grand Prix fait de Montréal une plaque tournante du tourisme sexuel, dénonce l’organisme en manifestan­t depuis plusieurs années en marge de l’événement.

Le recrutemen­t de jeunes femmes a déjà commencé à s’intensifie­r, note Mme B. Côté, citant une annonce «douteuse» où un salaire hebdomadai­re de 3000 $ est promis pour un emploi de barmaid.

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