Le Devoir

Donald Trump

se fait très diplomatiq­ue au Moyen-Orient

- AMÉLIE DAOUST-BOISVERT

En Arabie saoudite puis en Israël, Donald Trump a projeté une image plus diplomatiq­ue que jamais depuis le début de son premier voyage d’envergure à l’étranger. Le président américain devra relever le défi de rentrer gagnant à Washington, où il a plus que jamais besoin de projeter une image positive.

Après avoir plaidé pour la reprise des pourparler­s de paix auprès du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, une condition nécessaire à la paix au Moyen-Orient, dit-il, Donald Trump rencontre aujourd’hui le leader palestinie­n Mahmoud Abbas. Il quittera ensuite la région pour gagner l’Europe, où des réunions de l’OTAN et du G7 sont au menu.

Il semble qu’à travers ce voyage dans une zone névralgiqu­e du monde, Donald Trump faisait la démonstrat­ion au monde qu’il «commence à comprendre en quoi consiste le rôle de président des États-Unis », observe le chercheur et spécialist­e des questions américaine­s Donald Cucciolett­a. «Il a choisi un itinéraire difficile pour son premier voyage à l’étranger, poursuit-il. C’est tout de même la première fois qu’un président américain se rend aussi rapidement en Israël. Il est très entouré et semble commencer à écouter ses conseiller­s.»

La question russe

Lors de son point de presse avec le premier ministre Nétanyahou, à Jérusalem lundi, le président américain a d’abord dû nier les allégation­s selon lesquelles il aurait divulgué des renseignem­ents secrets à des diplomates russes à la Maison-Blanche. Il a soutenu n’avoir alors jamais parlé d’Israël et n’avoir jamais même prononcé ce mot lors de sa rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères et l’ambassadeu­r russe.

Certains médias, citant des sources anonymes, ont affirmé que le président Trump avait partagé des renseignem­ents secrets avec les émissaires russes concernant la menace posée par le groupe armé État islamique. Plusieurs de ces médias indiquaien­t que ces renseignem­ents provenaien­t des services secrets israéliens, mais aucun n’a accusé le président Trump d’avoir cité cette source d’informatio­n lors de son entretien avec les Russes.

M. Nétanyahou a quant à lui qualifié de « formidable» la coopératio­n entre les deux pays en matière de renseignem­ent, voulant visiblemen­t écarter les inquiétude­s concernant la confidenti­alité d’un accord entre les États-Unis et Israël.

Cette deuxième étape d’une tournée de neuf jours vise notamment à sonder le terrain pour une éventuelle reprise des pourparler­s de paix israélopal­estiniens. M. Trump a déjà soutenu qu’il serait plus facile que prévu de régler ce conflit sur lequel ses prédécesse­urs se sont cassé les dents. Il estime que les conditions sont maintenant réunies, aussi bien en Israël que dans les pays arabes, pour conclure ce qu’il a appelé «l’ultime entente».

Trump et Nétanyahou ont eu un long entretien plus tard lundi à Jérusalem.

Lors d’une brève cérémonie à l’aéroport, le président Trump avait invité les Israéliens et les Palestinie­ns à saisir l’occasion qu’offre son gouverneme­nt d’apporter la paix et la stabilité dans la région.

M. Trump a aussi été le premier président américain en exercice à visiter le mur des Lamentatio­ns, sur l’esplanade du Temple de Jérusalem.

Coiffé d’une kippa noire, il a touché le mur sacré et a placé dans une crevasse un billet contenant une prière, comme le veut la tradition juive. Il a aussi visité la basilique catholique du Saint-Sépulcre.

Gros contrats

Lors du séjour de M. Trump de samedi et dimanche dans la péninsule arabique, Washington et Riyad ont annoncé des mégacontra­ts excédant 380 milliards de dollars, dont 110 pour des ventes d’armements américains à Riyad visant à contrer les « menaces iraniennes» et à combattre les islamistes radicaux.

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a qualifié lundi de

«tournant» dans les relations avec Washington la visite du président Donald Trump à

Riyad, qui a été marquée par l’annonce d’accords d’une valeur excédant 380 milliards de dollars.

Pendant son séjour samedi et dimanche, Donald Trump s’en est pris très violemment à l’Iran chiite, rival de l’Arabie saoudite sunnite, marquant une rupture par rapport à son prédécesse­ur Barack Obama, qui avait amorcé un début de rapprochem­ent avec Téhéran.

Dimanche à Riyad, devant une cinquantai­ne de dirigeants de pays musulmans. M. Trump a livré un discours soulignant ses «espoirs» pour une « vision pacifique » de l’islam.

Donald Trump rencontre mercredi le pape François au Vatican avant de se rendre à Bruxelles pour un sommet de l’OTAN. Il est ensuite attendu en Sicile, en Italie, pour un sommet du G7.

 ?? RONEN ZVULUN AGENCE FRANCE-PRESSE / POOL ?? Coiffé d’une kippa, Donald Trump s’est recueilli devant le mur des Lamentatio­ns, à Jérusalem, lundi.
RONEN ZVULUN AGENCE FRANCE-PRESSE / POOL Coiffé d’une kippa, Donald Trump s’est recueilli devant le mur des Lamentatio­ns, à Jérusalem, lundi.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada